Septembre (fos n.ituralistes distingués furent cités comme ayant fait
l'essai de ce mets, comparable, pour la qualité, à l ’actinie b rune,
très-connue sur les côtes de la Provence. Chacun se mit à fm-
stant à la p ê ch e , et l ’on fit une friture de toutes celles qui
furent prises. T o u te fo is , quand elles furent servies, on les trouva
tellement chargées de sel m a r in , que peu de personnes se
hasardèrent à en m anger plus d’une. L ’un de nous, plus confian
t, et leu r trouv an t d’ailleurs un goû t a g ré ab le , eu prit une
assez grande quantité ; mais il ne tarda pas à éprouver un malaise
t e l , qu’il dut bientôt reconnaitre dans les vélelles une v ertu
p u rg a tiv e , que l ’on ferait sans doute dispa raître, s i, avant la
préparation, on les soumettait à un bain d’eau chaude pour les
déiiouiller d’une partie de leu r sel; et l’on renvoya a une autre
occasion u n nouvel essai, qui cependant ne lu t plus tente par
aucun de nous.
Depuis le 1 3, nous n’avions rencontré sur notre route que
des productions m a r in e s , qui nous avaient procuré une peche
abondante, lorsqu e , le 28, nous vîmes tout-à-coup planer au
faîte des mâts le messager des tropiques au plumage blanc
comme la n e ig e , au cri aigre et monotone comme celui des
mauves, le gra c ieux, le rapide phaëton. Nous étions alors par
()” 1/2 de latitude S u d , et nous regardâmes la visite de cet
oiseau pélagien comme un heureux présage pour notre navigation.
Le c ie l, en e ffe t, se maintint toujours b e au , et la brise
Soulevait â peine la surface de la mer. Dans une de ces belles
jo u rn é e s , où , fatigués du r e p o s , les marins cherchent a occuper
leurs loisirs, nous profitâmes d’une lon gu e accalmie pour expérimenter
qu e lqu e s -u n s des faits que Io n dit avoir observés,
en plongeant une bouteille fiien bouchée â de grandes profondeurs,
Dans ce b u t , le 3o , nous clioisimes une bouteille forte
de verre noir, à laquelle nous adaptâmes un bouchon cle bois
dur, enduit de b ra i, qui débordait le gou lo t; nous la reeouv
rîmes de toile à vo ile , et nous la fîmes plong er à cinq cents
brasses de profondeur, au moyen d’un plomb de trente-cinq kilo,
fixé à l ’extrémité de la ligne de sonde. A u retour de l ’appareil,
la bouteille se présenta brisée, partie en morceaux, dont la
grosseur n’excédait pas deux lign e s, et le reste, à l ’exception du
goulot c[ui était parfaitement in ta c t, était réduit en poudre
comme si on l ’eùt tritu ré dans un mortier.
Ces instants, donnés à des objets ([ui n’offraient qu’un intérêt
de pure curiosité , ne nous faisaient point oublier des observations
plus importantes. Dès notre départ de T o u lo n , et surtout
depuis notre entrée dans les tropiques, nous observions presque
journ ellement l ’inclinaison des aiguilles aimantées, qui nous
avalent été confiées p a r le Bureau des longitudes; et ce travail
nous conduisit à trou v er un point de fé q u a te u r magn é tique ,
qui a été fix é , le 2 o c to b re , à trois heures et demie du matin ,
pa r 12" 27' I I ” de latitude Sud, et 26° 53’ o” de longitude occidentale.
La déclinaison, le même jou r , fut observée de 8° N .O .
Dans la matinée du 6 o c to b re , divers fous v in r e n t, pour
ainsi dire, se prélasser autour de la corvette ; nous pûmes les
examiner â lo is ir , et reconnaitre qu’ils étaient d’une espèce nouv
elle , que M. Lesson désigna sous le nom de sida mgrodactyla.
IIECONNAISSANCE DES ÎLOTS DE MABTIN-VAZ ET DE LA TRINIDAD.
Ce même jo u r , à midi, nous aperçûmes les îlots de Martin-
V a z et de la T r iiiid ad , cjue nous rangeâmes d’assez près pour
jiouvoir les assujétir â nos observations. M. Bérard fu t chargé
de |)renclrc les relèvements nécessaires p ou r dresser la carte cle
ce g ro u p e , dont les positions géographicjues ont été fixées ainsi
qu’il suit ;
L e m i l i e u d u g r a n d i l o t . 20° 27’ 4 2 ” S. 3 i° 12 58 ü .
Martin-Vaz. . , c 2 ko
I lo t m é r i d i o n a l . 20.29. 5 . i i . 12.30 .
Ile de la Trmiclad, pointe S.T, 20. 3o. 3 2 . 3i. 40. 5y.