88 VOYAGE A U T O U R DU MOND E .
No.cmb,« personnes profitèrent de cette circonstance pour faire une par-
tie de chasse dans les environs dn port Louis. Elles s’avancèrent
à quelques milles daus fin té r ieu r de l ’île , et rencontré-
reiit plusieurs bestiaux et un grand nombre de chevaux. Les
premiers ue fuient pas devant une seule personne; ainsi les
cliasscurs sont en état de les tirer à la portée du pistolet ; mais
ils doivent avoir soin de ne se montrer qu’en ligne se r ré e , de
manière à tromper l ’animal sur le nombre de ses assaillants; ils
ne doivent pas non plus n égliger de viser ju s te , et même de
le frapper à la tête on aux épaules; car s’il ne tombait pas sur le
co u p , sa blessure le rendant fu r ieu x , pourrait devenir funeste
à ses agresseurs. Les chevaux ne craignent pas non plus d’assaillir
ïe chasseur is o lé , cependant l’explosion d’une arme
il feu suffit pour les disperser promptement.
Un des canotiers s’égara dans la poursuite d’un cheval blessé,
et l ’on fut oblige de revenir à bord sans le ramener. Redoutant
pour lui quelque accident fâcheux , après le souper de l'équipage
, nous renvoyâmes un canot â sa recherche. Mais on
l’apjiela et l ’on tira plusieurs coups de fusil sans succès. Le
résultat de cette chasse, qui nous rapporta des vivres frais pour
plusieurs jou rs , semblait devoir nous coûter cher. Par bonheur
le canotier revint le soir du jo u r suivant. Perdu à travers
les embranchements de la h aie , il avait passé la nuit dans la
partie du rivage qui avait re cu e illi, dans un autre tem p s , les
naufragés de l’U ranie.
La nuit du même jou r , nous perdîmes p ar la violence du t ent
une embarcation qui fut jetée contre l ’ile aux Lonps-Marins.
Dans ce cou|> de v ent la grêle et la neige tombèrent par intervalles
avec assez d’abondance. I.e baromètre descendit a
736” '“ , 5 , et la température ne s'éleva pas au-dessus de 8°,
quoiijue nous fussions déjà au milieu de lé té de ce climat.
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L e a 3 , les sommets des montagnes se montrèrent â nous
couverts de n e ig e , et le froid fut assez vif. Nous tâchâmes, mais
en v a in , de nous rapprocher de la côte ; des rafales continuelles
mirent un obstacle constant à nos efforts. Ce ne fut que le 25,
que nous parvînmes à établir notre observatoire à terre.
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