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122 VOYAGE AUTOUR DU MONDE,
chaque année le cap H o rn , il est à désirer que le ministère de la
marine recommande aux officiers qui les dirigent la rectification
de ce point liydrograpliique.
Il est bien étonnant q u e , de nos jo u r s , malgré la perfection
des méthodes employées à la détermination des positions géographiques,
les navigateurs laissent encore planer le doute
sur certaines découvertes récen tes, et surtout dans des parages
maintenant aussi fréquentés que ceux de la partie méridionale
de l’Océan Atlantique. Qui aurait dit que l’existence
des iles de 1’A u rora, dont le capitaine Bustamente, qui commandait
l ’nne des corvettes de l ’expédition du célèbre Malaspina,
semblait avoir fixé invariablement la position, serait un
jour contestée ? c ’est ce cju’a fait le capitaine 'Weddell ; et si depuis
son re to u r , uii autre capitaine baleinier est venu éclairer
de nouveau leur apparition , nous n’avons pas cependant encore
la certitude complète que les lies vues |)ar ce dernier soient réellement
celles de 1’Aurora. On sait que ces îles furent découvertes
en 176 2 , par la frégate l’Aurora, dont le nom leur fut imposé;
fjue le capitaine D. Martin de Oyarvide les rev it avec la frégate
cle la compagnie/a P/ï’/tcera, en 1790; et que ce fut au commencement
de l ’année 1794, que la corvette l’Atrevida par le
compagnon de Malasjnna, partit de la baie Française avec la
mission expresse d’en déterminer la position d’une manière r igoureuse.
Celui-ci aperçut trois île s, dont les deux premières lui
[larurent être celles de f A u ro r a , quoique leur apparence ne
fût pas en parfaite concordance avec la description qui en avait
été donnée. C’est d’après les jiositions géographiques et les indications
du commandant de /’rt/trew’ci«,consignées dans le second
mémoire du dépôt hydrographlcjue de M ad r id , publié en 1809',
' Meiïiorias sobre las observaciones astromrnicas, etc., por Don Josef Espinosa
y Tello; 2 vol. Madrid, 1809.
fjue le cajiitainc Wedd e ll fut jiorté à aller à la reclierclie de n*.™!'"-
ces lies ; il y employa vainement dix jours. Certain de la bonté
de ses observations et de la marche de ses chronomètres, après
a voir parcouru leur parallèle sans rencontrer aucune te r r e , il
se persuada aisément que les îles de l ’A u ro ra , reconnues par
tA tr e v id a , n’avaient jamais existé que sous la forme d’des de
glaces, q u i, dans ces mers tempétueuses, avaient dû en imposer
aux regards des marins espagnols et disparaître en meme
temps cjue la saison cjui les avait ajiportécs. L ’expérience q u ’a vait
de ces mers le cajiitaine 'Wriddell, jiouvait donner du poids
à cette assertion, lorscjue après sou re to u r , les jou rnau x américains
jiuhlièrcnt que le capitaine T h a y e r , de la goélette le
Yankee, en parcourant ces jiarag es , dans un voyage spécialement
consacré à la pêche des jilioques, avait retrouvé les îles
de l ’A iirora. Leu r position cjii’il a déterminée par |ilusiciirs observations
lunaires, serait par 53° 3o’ de latitude Sud et 44° de
longitude O uest, c’est-à-dire 5° 5o’ jilus à l ’Est cjue celles où le
capitaine Weddell les avait inutilement cherchées. Mais d’après
M. T h a y er , ces îles vues du S. O. paraissent au nombre cle cinq,
tandis q u e , du côté cle l ’O u e s t, on n ’en aperçoit plus que trois.
On lie jieut sc rendre compte de cette différence en longitude
qu’en sujiposaiit une erreur clans les observations astronomiques
de run des trois navigateurs que nous venons de c ite r ,
cjiioiijii’il soit juste de dire que les observations de Y Atrevida
méritent une confiance tonte particulière, lit si l'on considère
que, sous le rapport cle l ’asjiect des iles et de leu r nombre, il y
a peu de concordance dans les extraits que nous possédons des
relations de ceux qui disent les avoir aperçues, on sera porté à
considérer l’existence des îles de 1’Au ro ra, si mal reconnues,
comme un problème hydrographique qui ne peut mancjuer de
jiicjuer la curiosité des marins (jui fréquentent l ’Océan Atlanti-
cjue méridional. C ’est aux bâtiments de l’E tat surtout cju’il ap-
/'oyagc de la Coquille. — I'aut. hist. 2 2