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Le nombre des espèces de reptiles est de soixante-trois, dont
quinze on ving t au moins seront probablement n o u v e au x , e l
dont ])rès du quart manquait au Muséum. Il s'y tro u v e , entre
autres, un python de la Nouvelle-Hollande, long de près de
sept pieds.
Mais c’est surtout dans la classe des ¡¡oissons que la récolte
de MM. Lesson et Garnot a été abondante. Ils en ont rapporté
dans la liqueur deux cent quatre-vingt-huit esj)èces, i>res(|ue
toutes en nombre, dans un état de conservation très-remarq
u ab le , quoif|u’ils n’aient point enlevé les intestins, ce qui les
rend doublement [¡récieuses. Plus de (juatre-vingts, dans le
nombre, seront certainement nouvelles, e t, ;i mesure qu’on les
étudiera , on en trouvera probablement d’autres dans ce cas.
On conçoit ({ue ce n’est pas après une [¡remière revue c[u’il est
possible de prononcer sur une classe dout la nomenclature est
si difficile.
Mais ce que M. Lesson a fait de particulièrement méritoire
pour l’ich tliyo lo g ie, c’est d’avoir dessiné plus de soixante-dix de
ces poissons avec leurs couleurs naturelles. C ’est im service
rendu à la sc ien ce , même par rap|)ort aux espèces connues,
qui le plus souvent n’ont été décrites en Europe que sur des
individus décolorés par le dessèchement ou par la liqueur spi-
ritueuse dans laquelle on les avait apiiortés. Beaucoup de ces
figures sont faites pour nous surprend re , par la dillérenee
qu’elles nous montrent entre des couleurs (jue l’on supposait
et celles de la nature. En les faisant graver en c o u le u r , comme
il l’a fait pour celles des peintres de rex[)éditlon de M. Freycinet
, le ministère continuera de fournir ii l’ichtliyologie un genre
de matériaux dont elle a trop manqué ju sq u ’ici ; car on sait
<|ue, même dans le fameux ouvrage de Bloch , les figures des
poissons étrangers sont presque toutes coloriées a faux. Nous
ferons remarquer parmi les plus remarquables des [loissons que
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nos zoologistes ont rappor tés , le squalus phiUppi, dont on n’avait
que les mâchoires extraordinaires ]iar leurs dents disposées
en spirale ; un genre nouveau de la famille des an g u ille s , voisin
des sphagébranches; le macolor , [loisson singulier que l ’on ue
connaissait que par fo u v ra g e de B én a rd , et qui est du genre
des diacopcs. Leu r collection aura surtout le mérite d’éclaircir
l ’histoire de jiliisieurs [loissons, dont on n ’avait que des des-
eri|5tions sans figures dans les manuscrits de Commersoii et
de Forster.
M. Lesson n’a pas montré moins de discernement, en s’a ttachant
à peindre les mollusques d’après le vivant. Ses figures
formeront une suite précieuse â celles qu’avait données
Péron , et à celles que MM. Q u o y et Gaimard commencent a
publier. Elles représentent plus de cent cinquante de ces
mollusques ou zo o p h y te s , dont un grand nombre sont de la
plus grande b e a u té , soit par les tentacules diversement ramifiées
q u ’ils é ta len t, soit par l ’éclat et la variété des couleurs
dont ils brillent.
Cependant nos naturalistes n ’ont point n égligé de conserver
autant qu’ils l ’ont pu ces inollusques et ces zoophytes. Si les
contractions et les décolorations qu’ils subissent ne nous permettent
pas de les contempler dans toute leur beau té , nous
avons du moins la facilité de prendre connaissance des principaux
traits de leur s tructure, et à peu près de tout ce qu’il
importe de connaitre sur leur organisation intérieure. Les espèces
ainsi conservées dans la liqueur vont à p lus de cinquante,
dont une vingtaine au moins sont entièrement nouvelles [lour
nous ; tels sont les g la u c iis , l ’animal du concliolepas, une ana-
tife presque sans cot[uille, qui fera un nouveau genre voisin des
Otions. Les coquilles vont environ à cent ving t espèces, dont
cinquante sont iniivalves, I! y a entre autres un monoceros reinarquable
]iar sa grande taille et sa forme allongée. Parmi