x x x i j K A P P O I I T .
(leux expédhions malheureuses de la Perouse et de dEntrecas-
teau x , dont presque tous les ,,roduits ont été pci-aus pour la
science, à l’exception de ce (,ue notre collègue M. de la Billar-
dicre est parvenu à sauver de la seconde; mais celle meme de
Baudin à la N(,uvelle-Hollande, où MM. Pérou et Lesueur ont
lint des collections si immenses, et (¡u, a plus enrichi le cabinet
du Ro i (.u’aiieune de celles (¡ni l'avaient ¡irécédée, ne donnera
pas, pour la science ¡iroprement d ite , des fruits proportionnes
aux richesses matérielles qu’elle a procuré es , et cela par une
eaiisc <|ul n ’est pas étrangère au sujet de nos réflexions : c e s t
u n e les naturalistes et les artistes qui y étaient employés n y
tenaient point par des liens assez fixes, et n ’avamnt point cou-
tracté d'engagements assez déterminés. F eu P é ro u , homme
d’une v a s te ‘capacité et d’une activité si étonnante dans un corps
débile avait fait une infinité d’observations curieuses, et avait
recueilli les notes les plus précises et les ¡iliis suivies; des cata-
loo-ues détaillés correspondaient aux numéros qu il avait inscrits
site les objets ■. mais, dans le désir fort naturel de s assurer a lui
seul la oloirc de ses découv ertes, désir aiupiel 1 administration
laissa la plus entière la titud e , il garda soigneusement par-de-
vcrs lu i tous ses m an u sc rits, et même toutes les figures ciui
les a c c o m p a g n a i e n t , q u o iqu e , pour celles-ci, il ii’eut pas meme
à allémier ciii’elles fussent son ou vrag e ; e t , depuis sa m o r t ,
•;,n ne^sait ce que ces précieux recueils sont devenus; en sorte
qu’ à l ’exc’eption de ce qu’il a publié lui-meme, il ne reste
de ses travaux que les objets matériels qu il avait re cu e illis,
mais sans document sur l ’origine particulière de chaijue ch o se ,
ni sur rien de cc cpie les objets ne por tent pas en eux-
iiteines. D’autres lio iiin ie s , dont les observations ii auraient
peut-être été m moins riches ni moins neuves que celles de
P é ro u ; Havct et G o d e fro y , partis seuls et abandonnes a eux-
mêmes sur des plages lointaines, ont péri victimes des climats
m
terribles oii leur zèle les avait portés. Rien n’est revenu des
notes qu’ils avaient prises; et si D u v a iic e l, à lui seu l, par les
moyens industrieux dont il a su faire usage jiour faire ¡larveiiir
à bon port ses nombreux en v o is , nous a autant enrichis des
jiroduits de la terre ferme que Pérou et ses comiiagnons de
ceux (le la mer et des île s , il est bien à c ra in d re , d’après les
renseignements qui nous sont parvenus, que ses papiers n’aient
été aussi dis|iersés, et cjue les observations de cet ingénieux et
spirituel officier n’a ient, (¡uoùpie ]iar une autre cause, le même
sort que celles de fa rd en t naturaliste.
D ’a illeu rs, il faut le d ire , ce n’aurait été ni des Péron ni des
Diivaucel que MM. de F re y c in e t et Duper rey auraient pu
emmener; et s’il est vrai que de simples préparateurs auraient
pu conserver autant d’objets (jue les officiers de santé
dont nous avons aujourd’hui à apprécier les tra v au x , et que
la force de leur tempérament les aurait fait résister mieux
(jue des savants de profession aux fatigues inséparables d’un
tel voyage , toujours n ’auraient-ils pas eu les lumières nécessaires
pour fournir à la science autre chose que le tra va il de
leurs mains, ou quelques remarques faites en poursuivant les
animaux qu’ils auraient recueillis. C ’est ainsi que plusieurs collecteurs
heureux et actifs ont enrichi nos collections d’objets
bien con se rv é s, mais ([u’aucun renseignement écrit n ’accom-
jjagnait et n ’éclaircissait.
Nous devons surtout déplorer sous ce rapport la perte |iré-
maturéc de feu Lalande. Cc jeune h omm e , doué d’une grande
sagacité naturelle et d’une ardeur in fa tig a b le , en préparant des
collections étonnantes par leu r belle con se rvation , avait aussi
été témoin de nombre de faits pleins (finté rê t, qu’on aurait aisément
appris de sa bouche et consignés ]¡ar é c r it, si l’on cvit
prévu (ju’on serait privé sitôt du pouvoir de l ’interroger , mais
sur lesquels il n’a pas laissé la moindre note.
Voyage de la Coquille. — Pa r t. hist. 5