ü é c e n ib n
1822.
frais plusieurs faruilles acadlennes sur les rives du Por t-Louis,
vit-on l’An gle te rre former un établissement sur l ’ile occidentale.
Ce fut le 3 février 1764 que Bou g a inv ille , après s etre procuré
à Rio de la Plata du gros bétail, des moutons , des p o r c s ,
quelques chevaux et des gra ine s, arriva à l ’ile Conti ou de la
Soledad, et débarqua à la baie Française où il fixa son établissement,
11 ue choisit point ce havre sans avoir examiné plusieurs
jiorts de la côte n o rd , entre autres celui de la Croisade, où les
Anglais v inrent s’établir plus tard. La politique leur commandait
de ne pas laisser les Fr.ançais seuls maîtres de ce point extrême
de l ’Océan .austral.
L’établissement était à peine formé que Byron mouilla dans
le port de la C ro isade , cju’il nomma E gm on t, et pr it possession
des Malouines au nom du ro i de la Grande-Bretagne. Ce fut
le 14 janv ie r 1 765 qu’eut lieu cette cé rémonie , alors, et aujourd’hui
encore,indispen sab le pour fonder des d#oits injustes toujours
contestés par la force sur tou t pays nouvellement reconnu.
Mais il partit sans y laisser de co lon s , et ce ne fut
qu'en 1766 que le capitaine Mac Bride, commandant la frégate
le Ja son , commença la fondation d’une colonie dans le même
port oil Byron avait abordé l ’année précédente.
Aussitôt que l ’E spagne eut connaissance de l ’occupation successive
des Malouines par les deux puissances maritimes les
plus entreprenantes de l’E u ro p e , craignant sans doute pour la
sûreté de ses possessions américaines, elle s’empressa de les
revendiquer comme une dépendance de 1 Amérique méridionale.
Elle obtint de la cour de France la cession de l ’établissement
du Port-Louis, moyennant une somme de 6 o 3,ooo liv re s ,
qui avait été dépensée depuis la fondation de l’établissement. Le
i " avril 1 7 6 7 , Bougainville remit à D. Philippe B u is Puentc,
gouverneur désigné par l ’E spagne, cette [lossession in fe r tile ,
mais importante par sa position dans les régions australes du
Nouveau-Monde.
Les colons anglais et espagnols ignorèren t réciproquement
plusieurs années leur commune existence sur cette terre. Cela
ne paraîtra pas étonnant, si l’on fait attention qu’a cette éjioque
les gouvernements avaient ])Our maxime de garder un secret
[irofond sur les contrées qu’ils découvraient, et sur les colonies
(|u’ils s’empressaient de fonder dans les parages éloignés. Le
hasard opéra la rencontre de deux n a v ire s , sortis l ’un du Port-
E gm on t, l’autre de la baie França ise , en 1769. Ces ennemis
jaloux, revenus de la première surprise q u ils éprouvèrent à
faspcct subit et réciproque de leurs couleurs nationales, s’inti-
mèrent mutuellement l ’ordre de qu itte r les îles et poursuivirent
leur navigatiou.
Le gouverneur de Buenos-Ayres, D. Francisco Bucareli y Ur-
su a , ne tarda pas à être instruit de la formation de rétablissement
anglais. Il envoya aussitôt cinq frég ates, sous les ordres
de D. Juan Ignacio Maradiaga , avec i , 4oo hommes de débarq
uemen t, commandés par le colonel D. Anton io G u t ie r re z ,
pour s’en emparer, loes A n g la is , ayant à leur tête W illiam Ma tty
et John Fariner, n ’avaient à opposer a ces forces que trois frégates
et une batterie de huit canons de gros calibre. Aussi ne
firent-ils pas une longue résistance ; ils furent dépossédés de
leur établissement le 10 ju in 1770. Cependant la cour d’E spagne
n’approuva po int l ’expédition du gouverneur Bucareli. En
proie à la crainte du ressentiment de l ’A n g le te r re , alors secondée
par le P o r tu g a l, elle donna des ordres pour que le Port-Eg-
inout, le fo r t , l ’artillerie et les bagages fussent rendus de suite
aux colons anglais. C eu x -c i, un an après avoir obtenu cette
réti’ocession, abandonnèrent tout-à-fait cet établissement.
Les Espagnols, qui n ’avaient occupé les îles Malouines que
pour écarter les étrangers de leurs possessions américaines, les