u&mhre partient de résoudre ce problème ; leurs travaux seuls peuveut
lever les doutes, écla ircir ju sq u ’à l’évidence ce point litigieux ;
ils sont, sous tous les rapports, mieux armés que les navires du
com m e rc e , possèdent des officiers plus versés dans les observations
astronomiques, et sont aussi munis d’un plus grand
nombre de montres marin es, dont ils sont en étal de suivre la
marche avec une exactitude minutieuse.
Dans l ’intérêt de la géographie, nous formons le voeu que
ceux qui iront à la recherche de ces îles ne négligent aucun des
moyens que leur suggérera leur habileté pour rapporter des
signes irréfragables de leur existen ce , afin de ne jias perpétuelles
incertitudes. Sans doute ils éviteront de se laisser induire eu
erreur pa r les glaces flottantes que l’on rencontre dans ces
hautes latitudes, et q u i, vues à une certaine distance, jiréseii-
tent toute l ’apparence de véritables iles , soit par leur immense
développement, soit par la forme e t la couleur qu’elles affectent,
soit enfin par les débris de terre et de végétaux attachés à leur
surface, qu’elles ont emportés en se détachant des côtes où elles
se sont formées. Le capitaine Wedd e ll y a été pris plus d une
fois'. Le débarquement sur quelque point devrait aussi être
ten té , ou si l’état de la mer le rendait impossib le, il faudrait
s’ajiprocher assez près pour bien distinguer à la vue la base des
• « Le lO février iSzS, dit M. Weddell dans la relation de son Voyage, le maître
«eanonnier annonça une terre en vue, de la forme d’un pain de sucre. Aussitôt
«que je la vis, je crus que c’était un rocher, et je m’attendais pleinement à trouver
« terre à une petite distanee au Sud. Nous ne parvînmes à l’atteindre qu’à deux
« heures de l’après-midi ; et c’est alors seulement, qu’en la longeant à un tiuarl de
« mille de distance, nous pûmes nous assurer que ce n’était point une terre, mais
« une glace noire, auprès de laquelle était une autre petite île de glace peu élevée,
« adhérante à la première par la base, ce qui formait un contraste de conleur qui
« avait favorisé ou plutôt complété notre erreur. Enfin, son côté nord était tellement
« incorporé à de la terre noire, que quiconque se serait trouvé placé à quelque dis-
« tance n’aurait pas hésité à prononcer que c’était un rocher. »
rochers mise à nu pa r le ressac des vagues qui balaie la
neige dont ils sont couver ts ; e t , dans cette pos ition, s’aider
encore de la son d e , pour obtenir, dans tou t état de ch o se s, une
certitude de plus.
Après avoir dépassé la jiosition du rocher de l ’A ig le , dont
l’existence, comme on a jm le vo ir plus haut, ne paraît pas bien
justifiée, nous continuâmes de nous avancer vers la Terre-des-
litats, cjue nous aperçûmes le 28 décembre au soir. Dans la matinée
de ce jo u r , étant à v ing t lieues environ de leu r partie septentr
ion a le , le plomb je té par un fond de q 5 brasses avait rapporté
des fragments de quartz et de pliyllade, sortes de minéraux qui
constituent le sol des îles Malouines ; rjuclcjues petites coquilles
roulées du genre buccin adhéraient également à la sonde. Wons
doublâmes de nuit le cap Saint-Jean cjui forme l ’extrémité
orientale cle la Terre-des-Efats, dont nous pûmes contemjder à
loisir toute la côte méridionale jiendaut la matinée du 2g. Ses
monts éle vé s, abrujôtes, découpés en p iton s , dévelopjaaient â
nos yeux leurs flancs crevassés, n o irs , dépouillés, leurs sommets
aigus couronnés de neiges é te rn e lle s , dont la b lancheur
éclatante réfléchissait toutes les couleurs des rayons du soleil
éclairant majestueusement la base de ces rochers où la mer
allait se briser avec violence sur tous les jioints. Néanmoins
cette terre si triste en apparence e st, d’après Amasa Delano et
jdusieurs autres navigateurs américains cjtii en ont exjiloré les
côtes, couverte de belles forêts et arrosée jiar de nombreux
ruisseaux cjui descendent partout ju sq u ’à la mer. 11 n’est pas
difficile de pénétrer dans les bo is, mais les montagnes escarpées
présentent de grands obstacles p ou r connaître l’intérieur du
jiays. La meilleure rade, selon eux, serait celle de Co lomb ia ,
située à peu cle distance de celle des îles du N o u v e l-A u , sur la
côte N. E. Il existe aussi de bons mouillages dans le Sud. On y
trouve queltpies loutres et des jilioques en assez grande cjuantité.
à