c'est trop souvent sur des données aussi insuffisantes que Ion
hasarde les doctrines les plus générales et les plus importantes
, telles que la géogra]ihie des animaux, les limites de
leur exten sion , et toutes les conséquences qui se ra ttachent à
cet ordre de faits.
Les botanistes tombent moins souvent dans ces inconvénients
, ¡larce c|ue la facilité avec laquelle les vég étaux se
conservent en h e rb ie r , leur a procuré cle tou t temps-les moyens
de comparer immédiatement les objets de leurs études ; mais
il n ’en est pas de même en zo o lo g ie , o ù , les insectes et les co-
t|inlles exceptés, on ne peut former de collections durables
sans de grands frais, des soins minutieux et une patience à toute
épreuve.
O n ne peut donc exprimer trop vivement la reconnaissance
qu’on doit au ministère de la m a r in e , q u i, depuis ces derniers
temps, n’a ordonné aucun vo yag e scientifique sans y admettre
des personnes exercées à la ¡¡réparation des animaux, et qui
leur a donné f ordre , noii-seulement de faire sur tous les points
la récolte générale de ceux qui se présenteraient, mais encore de
les déposer, aussitôt après leur r e to u r , au cabinet du R o i, où
l’administration ¡ire iid , de son c ô t é , les mesures nécessaires
pour leu r conservation, et o ù , placés au milieu de tous les
objets des mêmes g e n r e s , ils offrent aux naturalistes des moyens
assurés d’en fixer positivement, et dans tou t le détail nécessaire
, les caractères com¡laratifs.
Le iniinstère de la marine a tait plus encore : afin de ne
jamais manf¡uer de sujets capables de rem¡lli^ ce genre de
m ission, il a cherclié à en former dans le corps même qu’il
ré g it : des cabinets créés dans les p o r ts , des encouragements
donnés aux officiers de santé attachés à l ’armée n a v a le , les
portent à ce genre d’étude ; ils s’y préparent de lon gu e mam ;
les instructions qu’ils reçoivent du Muséum d histoire naturelie
complètent en eux ce genre ¡¡articulicr d’édu ca tion , et,
pour peu que la reconiiaissaiice des amis des sciences encourage
leurs efforts , on v erra avec le teni|)s les médecins
et les chirurgiens de la marine recueillir des faits et des
matériaux pour fh is to ire n atu re lle , comme les officiers militaires
en recueillent pour l’astronomie et ¡¡oui- la géographie ;
et toutes les branches des sciences ph y siques, cultivées dans ce
corps illustre, produiront des fruits également abondants.
Ce plan a été d’autant plus lieiireuscmciit c o n çu , que, d’une
¡¡art, il multipliera presque à f infini ces sortes de r é c o lte s , puisq
u ’il n ’y au ra , pour ainsi d ire , point de vaisseau sans naturaliste,
et que, cle fa iit r e , il préviendra les désagréments que des
¡¡ersoimes non comprises dans les cadres de l ’armée n ’onl presque
jamais manqué d’éprouver sur un bâtiment oii la nécessité
commande un régime auquel elles sont peu faites, et au milieu
d’hommes tp ii, g én é ralemen t, ne considèrent pas un habit
civil du même oeil que les uniformes.
Ces avantages auxc(uels nous-mêmes ne nous serions peut-
être pas attendus , si l ’expérience n’en avait fourni la ¡¡reu v e ,
nous paraissent bien justifiés ¡¡ar les deux dernières expédition
s, celle de M. de F rey cinet et celle de M. Duperrey.
MM. Quoy et G a im a rd , sur la première, et MM. Lesson et
G a rn o t , sur la se con d e , ont répondu à tout ce que les naturalistes
les plus exigeants pouvaient attendre de voyageurs a c tils '
et instruits. M. d’Urville s’est jo in t volontairement â MM. Lesson
et G a rn o t, et son zèle a fort multip lié les fruits de leurs
efforts coiiimuiis ; en sorte cju’on peut même a v a n c e r , sans
crainte d’être contredit, cjiie leurs reclierehes ont été ¡¡lus complètement
utiles que celles de beaucoup de leurs d e v anc ie r s , c|ue
des études plus exclusives pouvaient faire su¡¡poscr mieux préparés
à ce genre de travaux.
A la v é r ité , il serait injuste de mettre en comparaison les
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