SU ITE DU R A PPOR T DE M. ARAGO.
B O T A N IQ U E .
Dans le partage que les officiers attachés à 1 expédition de
M. Duper rey avaient fait entre eu x, des divers sujets de recherche
dont ils devaient s’o c cu p e r , M. D um on t-dU rv ille se
trouv a naturellement charg é de la Botanique. Les riches co llec tions
de plantes et d’insectes qu’il avait rapportées en 1820,
de ses canqiagnes dans l ’archipel Grec et dans la m er N oire,
montraient déjà tout ce qu'on pouvait attendre de son zèle et
de son expérience. Q uoique M. d’U r v ille , en sa qualité de
commandant en second de la co rv e tte, se trou v ât ob ligé de
veiller dans les ports à tous les minutieux détails relatifs aux
a|)provisionnements ; quoique la surveillance de l ’équipage
formât aussi une partie assujétissante de ses fonc tions, cet offic
ie r , grâce à la bonne harmonie qui a constamment régné sur
la C o q u ille , a p u , sans que le service en so u ff r it, concilier les
devoirs de son grade avec les recherches scientifiques. Les r é gions
humides des M a lou in e s , la Silla brillante de P a y ta , les
iles de T a ïti et de B o ra b o ra , les plaines de B a th u rs t, au-delà
des montagnes B leu e s , l’archipel des Ca ro lin e s , sont successivement
devenus l ’objet de ses explorations. L ’h e rb ier qu’il a
rapporté se compose de près de trois mille esjièces; sur ce
n om b r e , on estime qu’il y en a environ quatre cents nouvelles.
Plusieurs a u t r e s , quoique déjà con n u e s , sont rares et ne
se trou v ent pas dans les collections du Muséum d histoire
naturelle.
M. d’U rv ille , au reste , ne s’est pas contenté de re cu e illir les
plantes qui s’offraient à ses reg a rd s; il les a analysées et décrites
avec soin. Celles dont les organes trop délicats n’auraient
pas pu être conservés, ont été dessinées sur les lieux avec beaucoup
de succès par M. Lesson. Les flores particulières des
diverses contrées où la Coquille a re lâ ch é , feront connaître
dans quels rapports numéric[ues les fam ille s , les genres et les
espèces s’y trouv ent distribués. On ne voit pas, par exemple, sans
su rp r ise , que, dans une étendue de plus de quatre cents lieues,
dans toute la zone in te r tro p ic a le , depuis l ’Ile de France ju sq u ’à
T a ïti et beaucoup au -d e là , sur les iles comme sur les continents
, le règne v ég éta l offre un très-grand nombre d’esjièces
id en tiq u e s , tandis que les iles de Sainte-Hélène et de l’A scens
ion , situées aussi sous cette z o n e , dans l ’océan Atlantique,
produisent des espèces qui leur sont particulières, et qu'on
ne retrouv e ni au Brésil ni en A fr iq u e , ]iar les mêmes la titudes.
M. d’U r v ille , a yant eu l’intention de n o te r , autant que poss
ib le, le degré de fréquence relative de chaque espèce d ejilan te
dans tous les terrains q u ’il a parcourus, aura ainsi fourni il
ceux qui s’o ccupent spécialement de la géographie botanique,
de précieuses données. Les notes dont ses herbiers sont accompagnés
, sur l’utilité de certaines espèces de plantes daus
l ’économie domestique, sur la nature et l ’élévation du sol oii
elles c ro is sen t, sur les noms q u ’elles portent dans les diverses
i le s , ne sont pas moins eurieuses. Ajoutons q u e , durant son
v o y a g e , M. d’U rville avait envoyé au Muséum divers paquets
de graines ; les espèces qui en proviennent y sont maintenant
cultivées. Les objets nombreux recueillis et observés par cet
o fficier étendront notablement le domaine des sciences naturelles
, et lui assurent la reconnaissance de tons ceux qui les
cultivent.
R E I .A T IO N H I S T O I U Q I E .
Les documents que rappor te l’expédition siii' les moeurs el
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