Docemb™ , J e S. M. tU lu n ie fit naufrage en février 7820. Cette roche
dangereuse est à environ un demi-mille au large de l’extrémité
des récifs dout elle est le prolongement. Sur la côte opposée
est la petite île aux C o ch on s , dénomination qu’elle a reçue de
l’espèce d animaux qui la peu|ilent. Aujirès de cette i l e , 1 on remarque
deux bancs de ro ch e rs , entre lesquels est un canal
où l ’on ne trouve que 7 à 10 brasses d’eau. La baie jiroprement
dite s’étend dejiuis l ’entrée jusqu’aux iles aux Pingoins et aux
Lonps-Marins. Le vaste bassin, dans lequel on parvient ajirrâ
avoir jiassé entre ces deux des, a reçu particulièrement la dénomination
de rade de Saint-Louis '.
L a baie est ouverte aux vents d’E st qui soufflent quelquefois
avec violence durant l’hiver, et le mouillage n'y est pas d’uue
très-bonne tenue; l ’on ne trouve par 16 et 20 brasses que du
gra v ier mêlé à des coquilles brisées; par 8 et 10 brasses le fond
est jiresque généralement couvert de fu cu s , dont les ra cines,
peu adhérentes an sol, empêchent les ancres de mordre et les
exjioscnt souvent à chasser. L a rade de Saint-Louis, qui est la
Jiartie la jilus reculée de cette b aie, offre , au con tra ire , toutes
les garanties désirables pour un excellent mouillage ; elle est
abritée de tous les v en ts, et son fond ne présente, sous 4 et 6
brasses d'eau, qu’une couche de vase d’une ténacité remarquable.
Les diverses aiguades et les plages nombreuses qui
garnissent les rives de cette rade sont d’un accès fa cile, et le
carénage des navires pourrait très-bien s’opérer dans le port
Du p e r re y , dont l ’ouverture aboutit à sa partie méridionale.
Sur les bords de l’anse Saint-Lou is, où nous dressâmes nos tentes
durant notre re lâ ch e , 011 volt encore les ruines de l ’ancienne
co lon ie , qui servent aujourd’hui d’abri aux animaux domesti-
' Voyez dans Tatlas liydrographique du Voyage de la corvette f Uranie,\c. plan
de la baie Française que nous avons levé en 1820.
ques importés tour-à-tour par les Français et par les Espagnols,
et q u i , devenus sauvage s, ont jieuplé cette jiartie de 1 ile dans
une jirogressioit étonnante '.
Une chante de montagnes peu élevées se développe en lorme
d’enceinte autour de la baie. On ne peut la gra vir sans rencontre
r à chaque pas des blocs de grès entassés jicle-niêle, témoins
irrécusables des commotions qui ont bouleversé cette terre à une
éjioque reculée. Il s’élève du fond de leur base un bruit monotone
occasloné jiar les eaux courantes qui jirennent leur
source au sommet des monts; et des interstices, sortent des
fougères gigantestjues qui tajiissent de leurs tiges rameuses ces
masses énormes de rochers. Les jdaines et les vallons couverts
de pâturages sont traversés jiar des ruisseaux d’une eau limpide
pins ou moins agréable au goû t, selon q u ’elle roule sur
des lits de tourbe ou de g a le ts, et présentent çà et là des tapis
de verdure où brillent la modeste v iolette, l ’élégante ca lcéo laire ,
et où la vue aime à se rejiose.r, fatiguée qu’elle est de la nudité
repoussante des crêtes des monts.
« T o u te la végétation des jilaines, comme celle des montagnes
, dit M. d’U r v ille , repose sur un terrain tourbeux d’une
assez grande épaisseur. Doué de la qualité sjiongieuse au degré
le plus éminent, il absorbe rimmidité avec une rajiidité telle
que quelques instants suffisent jiour sécher le gazon. Cette
couche de tourbe est en général beaucoup jilus considérable
daus l’île que sur les bords de la mer. Sajiée sur ses bords d’une
manière régu liè re , souvent elle offre de loin l ’apparence trom-
jieuse d’un mur ou d’un fossé de division, et le voyageur qui
jiarcourt ces solitudes immenses, a peine à croire que ce ne
' Don Félix cle Azara, dans son Histoire des quadrupèdes du Paraguay,
page 359, s’exprime ainsi: «Nous avons transporté (aux îles Malouines) quelques
tètes cle bétail, q u i, en 1780, étaient déjà au nombre de 800, et qui, en 179Ô, passaient
Gooo, etc. »