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les habitudes des diverses peuplades des C a ro line s , sur les indigènes
de la Nouvelle-Zélande, sur les habitants de T a it i, si
différents aujourd’hui de ceux que Co ok et Bougainville y
trou v èren t, nous ont ¡tarii [ileins d’intérêt. Les vocabulaires
des langues de ces iles que M. Du pe r re y a recueillis sont très-
nombreux, On en doit quelques-uns aux propres re.clierches
de nos voyageurs. Le plus grand nombre leu r a été communiqué
pa r les missionnaires anglais. Ces vocabulaires exciteront
au plus h au t degré la curiosité de ceux qui che rchent à
re trou v er comment la migra tion des peuples s’est oiieree dans
la vaste étendue de la mer du Sud. L ’on devra à M. G a b e r t,
agent comptab le, auquel les langues européennes sont devenues
familières, des renseignements curieux sur l’état du commerce
et de fin d u s tr ie des colonies visitées ]iar la Coquille.
Q uan t aux traits physiques des habitants de ces divers archipels,
ils sont représentés dans une série de quarante-trois
portraits exécutés avec beaucoup de ta le n t , a l ’aide de
moyens optiques, par M. Lejeune. La ressem b lance , d après le
témoignage unanime des officiers de la Coquille, est plus parfaite
qu’on ne l ’avait jamais obtenue par d’autres méthodes. On
doit encore à M. I.ejeune cinquante-sept dessins de costumes,
quarante petits tab le au x , quarante-trois vues ou paysages, enf
in , cinquante-n euf dessins représentant des armes, des ustensiles
de ménage et divers autres objets. L ’auteur de ce riche
porte-feuille n ’avait été embarqué sur la Coquille que comme
amateur. U n dessinateur en titre et soldé eut difficilement
m ontré , comme on le v o it, plus de zèle et d’activite. M. Berard,
dont nous avons eu déjà si souvent l ’occasion de signaler 1 activ
ité , a dessiné, avec un succès très-remarquable, toutes les
espèces de jiirogues dont se servent les habitants des n ombreux
archipels de la" mer du Sud. C ’est un tra v a il complet en son
g en re , et qui fournit plus d’une occasion d’admirer à quel point
R A P PO R T . xlv
le besoin et une longue expérience suppléent aux connaissances
scientifiques.
C O N C L U S I O N S ,
L ’A cadémie trou v era , dans les analyses qui p récèden t, la
preuve que le voyage de la Coquille mérite d’o ccuper un ran g
distingué parmi les |fius brillantes expéditions scientifiques
exécutées, soit par la marine fran çais e , soit p ar celles des autres
nations. La commission n ’a c|u’uii voeu à ém e ttre , c’est qu’une
publication prompte et détaillée mette le monde savant en
possession des richesses aussi nombreuses que v a r ié e s , dont on
est redevable au z è le , au talent et à l ’infatigable activité de
M. Du pe r re y et de ses collaborateurs.
Signés : d e H u m b o l d t , C u v i e r , D e s f o n t a i n e s ,
C o r d i e r , L a t r e i l l e , d e R o s s e l ; A r a g o ,
rapporteur.
L ’A cadémie adopte les conclusions de ce ra p p o r t , et arrête
qu’il sera adressé à S. Exc. le Ministre de la marine e l des
colonies.
Certifié conforme ;
L e Secrétaire p erpétuel pou r les sciences mathématiques,
Signé L e Raron F o u r i e r .
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