« (jui Forment la ceinture de l 'î le , et en rendaient l’accès imjios-
« sible aux embarcations. Il fallut donc re cou rir à d’autres
« moyens. Plusieurs hommes tentèrent successivement de trace
verser les brisans <à la nage pour p or te r une ligne à terre :
cc trois faillirent se noyer, et ne furent repris qu’au moment où
cc leurs forces les abandonnaient; un quatrième, doué de jjlus
cc de vigueur, fut plus heureux : il p a rv int, après des efforts
cc inouïs, ju sq u ’au rivag e. Un v a - e t - v ie n t fut alors é tab li, le
cc radeau coiuJuit au pied des ro ch e rs , et le nau frag é , placé sur
cc cette frêle machine, se v it bientôt recueilli par les braves dont
cc l’humanité et le courage méritaient un te l succès. Arr ivé a
cc bord de la Moselle, ce marin re(jut tous les soins que récla-
cc malt son état ; ses blessures furent pansées ; on lu i fit prendre
(C quelques r e s tau ran ts , et je m ’empressai de lui donner des
cc effets pris sur nos approvisionnements de campagne.
cc James Owen (c’est le nom de cet infortuné), embarqué sur
.. le navire anglais le Darius, était descendu à te rre avec le capi-
cc taine Bow en , et avait pénétré par son ordre dans l ’intérieur
cc de l ’ile jjour découv rir des sangliers et des chiens sauvages ;
cc mais, dans son incursion , étant tombé dans un précipice, sa
cc chute le mit hors d’état de rejoindre le canot qui l'attendait.
« Cinq jours ajjrès ce funeste é vénement, ayant recouvré assez
cc de force p ou r se traîner avec peine ju sq u ’au r iv a g e , il n aperce
eut ni l ’embarcation ni le navire; mais il trouva son coffre et
cc son h am a c , que le ca|ùtame, en l’abandonnant, avait cru
cc devoir laisser, pensant sans doute q u ’il n’avait pas péri. Mais
cc jjourquoi ne lui laissa-t-il pas des vivres? Pourquoi, ayant
pourvu à quehjues commodités, oublia-t-il ce que réclament
les premiers besoins de la vie? Le capitaine Bowen aura a se
c justifier d’un acte de b arba r ie , si ce n’est l ’effetd une légèreté
i d'une stupidité également inconcevables.
«En contournant l’ile de la T r in idad, jilusieurs jioints remarcc
quables viennent frapper la vue ; ce sont la pointe E st, qui a
cc la forme d’une g ra n g e , dont le toit serait incliné vers la mer;
cc une anse sablonneuse où coule un ruisseau d’eau douce, située
cc dans le Nord-Est de l’ile; quelques parties de terre couvertes
cc d’h erbes sur la côte N ord ; un énorme ro ch e r qui figure une
cc colon ne , et présente certaines dégradations dans la partie
cc supérieure; enfin, à soixante toises de c e lu i-c i, un ro ch e r de
cc forme pyramidale, divisé en trois parties, qui paraissent avoir
cc été réunies, et qui laissent maintenant un passage à la mer
cc dans les ouvertures q u ’elles forment.
cc L ’accès du rivage est ordinairement plus praticable que je
ce ne l ’ai trouvé. James Owen a vu la mer très-belle, et l’abord
cc très-facile dans l ’endroit où il .a été re cu e illi; mais lors de
cc mon apparition devant cette ile , un raz de marée en rendait
cc l ’approche impossible depuis jdusieurs jours. O wen croit que
cc le mouillage n’est pas sain sur la côte de l ’Ouest. I l a trouvé
cc beaucoujj d’oiseaux de mer et des coq u illa g e s ; il a aperçu,
cc pendant son séjour, trois sangliers et six chiens sauvages, et
■c il pense que la chasse et la pêche offriraient des ressources à
■c des naufragés; il n ’a point rencontré de v égétaux alimeii-
cc taires. Quelques arbrisseaux fort chétifs couronnent des hau-
<c teurs d’un difficile accès, d’où descend un p e tit ruisseau qui
ce va se je te r à la mer daus fan se du N.E. C ’est là que des cha-
cc lou p e s, sans débarquer leurs pièces, pourraient très-facile-
cc m en t, selon O wen, remplir cent barriques par jou r . Ce ruis-
cc seau a va it, le t o mars 1826, trois pieds de la rg e et dix pouces
ce de profondeur. Les communications jjar l ’intérieur sont jiliis
cc jiraticables q u ’elles ne le jjaraissent d’abord, à en ju g e r par le
cc jn-emier aspect. Elles sont si difficiles cependant, q u ’O w eii,
cc retenu par son modeste bagage qu’il n ’avait pu transporter
cc sur d’autres points jdus accessibles, fut obligé de se fixer since
la côte inhospitalière de l’O u es t, d’où féq u ijia g e des canot.s
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