Oclobve
1822.
g, V O Y A G E A U T O U R DU MONDE,
dans une cabane très-niisérable, où nous reçûmes l’acened le
plus amical de deux pauvres époux nègres (¡ni l’occupaient. Ils
nous offrirent tout ce qu’ils possédaient, de fe a u , un [leu de
farine de cassave, et du poisson séché au soleil. De nombreuses
claies entouraient la cab an e , et étaient destinées à ce dernier
usage. Peu de raeuliles ornaient cette hutte ; un vieux morceau
de natte pour s’asseoir, une marmite jiour cuire les aliments,
composaient le mobilier de ces Philémon et Baucis africains.»
Plusieurs hameaux et des habitations, en général misérables,
se trouv ent répandus sur cette côte. On est vraiment étonné
de vo ir au milieu d’un sol aussi r ich e , d’une nature aussi riante,
des cabanes enfumées, étroites, disséminées çà et là sur le penchant
d’un m o rn e , ou au pied de quelque co llin e , d’où la vue
domine la baie. Elles sont toutes situées en face d’une plage de
sa b le , où les p iro gu e s , seules embarcations à l’usage des habitants,
jieuvcnt aborder avec facilité. Leu r construction se eom-
jiose de forts m ad r ie rs , dont l ’espacement est rempli de terre
glaise. Les toits sont formés de feuilles de palmiers. Contre
toute a p p a rence , ces cabanes sont très-solides, et de légères
réparations suffisent pour q u ’elles durent une cinquantaine
d’années. Quelques-unes sont blanchies à la ch au x , et ont la
couverture en tuiles ; c'est un signe certain d e 'l’aisance du propriétaire.
Un bosquet d’orangers, des plantations de manioc,
parfois quelques pieds de cotonniers et de cafiers circonsc rivent
le petit cham|), et fournissent aux besoins journ aliers de
la vie conjointement avec la jiê ch e, dont les c la ie s, garnies de
quartiers de jioissons exposés au soleil, attestent l’abondance.
En s’avançant vers le Sud, le lon g du r iv ag e, on trouve le
village de Sam-Miguel, remarquable j i a r un moulin à eau et
une jolie cascade. Écoutons M. Lesson, qui f a visité maintes
fois dans les courses pénibles où l ’entraînait son ardeur jiour
le jirogrès des sciences naturelles.
.( Le village de Sam-Miguel, d it-il, est situé à l’Ü.S. Ü., et à six
milles environ du fort de Santa-Cruz. Il se conqiose d’une suite
de maisons distantes les unes des autre s, et q u i, par cette disposition
, prennent un grand développement. A l ’entrée du
village est fa ig u a d e , où les navires vont faire leur eau. Celle-ci
est fraîche et limpide, et arrive des montagnes voisines par le
moyen d’un aquéduc en bois, qui dirige la colonne d’eau sur
les augets d’une large roue extérieure d’un moulin qui sert à
éplucher le riz. L'eau dans ce lieu est très-aisée à fa ire, puiscju’il
ne s’agit que de la jiuiser dans le bassin, où elle tombe sous la
ro u e , et d’où elle coule à la mer, qui n’est qu’à cinquante pas.
(fn peut encore remplir les pièces à eau d’une ch a lo u p e , eu se
servant d’un conduit en toile ou en cuir. La côte jiréseute un
grand nombre de sources qui s’y jetten t à la mer, en coulant
dans des ruisseaux sablonneux et jieu profon ds, qui ne pourraient
servir d’a ig u ad e , quoique leur position soit à jiroximité
du mouillage. Non loin du moulin à épiler le r iz , coule une
jietite rivière dont les rives sont basses et submergées. Les maisons
qui constituent le villa g e sont plus particulièrement
disposées sur deux rangs très-espacés; mais bientôt le terrain
s’élève et s’abaisse a lternativement, et les maisons isolées ne
dépassent guère une petite chaîne qui se dirige d e fE s t a fO u e st.
Dans les vallons sont établies quelques hab itations, dont les
alentours sont vraiment très-attrayants. Les montagnes de cette
jiartie sont assez élevées; comme partout a illeu rs, une verdure
non interrompue les revêt. »
En continuant de suivre la direction du Sud, on rencontre
Lin hameau, que nous eûmes l’occasion de visiter, en y allant
choisir les pièces de bois nécessaires à nos réparations. Les
maisons, dont (juelques-unes sont construites en pierres, sont
largement disséminées sur le bord de la mer aujirès d lui
ruisseau. Nous y trouvâmes un apjirovisionnement de bois de
O tlûL re
1822.
M B