i g í V O Y A G E A U T O U R D U M O N D E .
« Il dépend de V. Exc. d’éviter la dernière catrastrophe qui
jmisse arriver à cette v ille , si elle ne modère pas ses procédés.
Bien ])eu serviraient les services p a ssé s, si l’on flétrissait tout
ch e f 0|)presseur. Toutes vos glorieuses actions resteraient éclipsées
, si l ’ambition vous faisait faire un jias indigne des grandes
ames. Que V. Esc. évite les maux qui accompagnent une guerre
civile; qu’une réflexion impartiale soit le guide de ses inspirations;
q u’elle considère de quelle responsabilité elle se chargerait
devant fiien et la n a t io n , si elle ne faisait aucune attention à
nos justes plaintes et à celles de tous les hommes libres du pays.
Nous attendons avec anxiété les moyens que prendra V . Exc.
pour que toutes les villes élisent leurs députés pour im congrès
g én é ral, qui établisse la forme de gouvernement qu’il jugera
eonvenable. Et nous, les représentants de cette assemblée, dont
les documents que nous joignons ici prouvent le caractère pub
lic , assurons à V . Exc. que rien ne nous serait plus agréable
(pi’une réconciliation sur des bases stables et ¡termanentes.
« Que Dieu garde V . Exc. bien des années.
« Salle (le l’as semblée des ville s lib re s de la p ro v in c e de la C o n c ep c io n , le
1 1 d é cembre 182a. »
Esteban M an zan o s , Felis Antonio Vasquez de Novoa. _ José
Salvador P a lm a , Francisco de Binimelis. _ Gregorio Moren
o Fernando Figueroa. _ Julián Xarpa, — F ra y Pablo
Rivas. — Pedro José de Zañartu. — Juan Castellón, — Pedro
,Tosé del R io , membre secrétaire.
Déclaration de VAssemblée des villes libres de la République.
« Les principes d’immanité, de raison et de justice que nous
tenons de l ’auteur de notre existen ce , nous persuadent qu’il
n’y a point d’inégalité entre les hommes, et qu’aucune rare
luimaine n ’est vernie au monde avec le privilège d’avoir un
P A R T IE H I S T O R IQ U E , CH A P . X I . , g 5
pouvoir absolu et oppressif sur les autres. L’incontestable attribut
de sagesse, ([ue-nous tenons de fau teu r de cet ordre
m ajestueux, nous persuade que les gouvernements sont institués
pour accroître la félicité h umaine, et que l’exécution de
cet objet louable doit être observée et soutenue par les gouvernés
, q u i , dans l’état de so c ié té , cèdent une partie de leur
liberté naturelle pour se former une législation bienfaisante,
et non point entachée d’une jjassion désordonnée du pouvoir.
Ainsi d o n c , nous nous regardons comme o b lig é s , par des considérations
jihllantropiques, à éloigner les obstacles qui obstruent
le courant bienfaisant de ce tonique politique.
«CoxGEPCiOjy. — Cette province malheureuse éprouve, depuis
onze ans , les plus dures iirivations ; elle a perdu et sa tranquillité
et sa fortune. Sa seule v er tu lui a valu tous ses maux. Ses
habitants ont été divisés depuis les premiers pas de son enfance
politique ju sq u ’au terme de sou indépendance. La forme de
son gou v ern em en t, quelle qu’elle ait é t é , les a détournés du
louable but de leurs efforts. La fermeté et le caractère qui les
ont soutenus dans leurs luttes sang lan te s, sont dignes d ’étre
imités p ar les peuples les plus ver tueux, et il n ’y eu a d’exemple
que chez les anciens Grecs ; mais une crise de nouveaux événements
et de circonstances différentes leur prouvent qu’il est
temps enfin de mettre un terme à leurs souffrances. Nous,
sommes convaincus que nos droits et ceux de l ’état vont être
anéantis, si nous ne tirons l ’épée pour obtenir d’abord la liberté,
dont nous sommes privés par un gouvernement arbitraire
et par ceux qui, élevés à une dignité dont ils ne sont pas dignes,
cherchent à s’écarter des devoirs de l ’homme en so c ié té , et
à s’identifier avec les divinités, en admettant le tribut des
hommes pour leurs adorations. T elle est la triste époque ou
nous nous trouvons ; telles sont les conséquences de cette
ambition démesurée, qui nous mettent daus la position affli-
F o y n g e d e la Coquille.— V iR t. h ist. 3 l