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de l ’Ascension. Les roches de Sainte-Hélène consistent en porphyres
trachytii|ues ; celles de l’ile de l’Ascension sont basal-
ti([ues , ;i l ’exception d’une belle variété d obsidienne verdâtre
qui est chatoyante comme celle du Pérou.
On voit, par ces détails, que les récoltes géologiques de M. I.cs-
son concourent à compléter les données que nous possédions
déjà sur ¡¡lusieurs parties des vastes contrées parcourues par
l’exp édition, et qu’elles nous fournissent dés documents nouveaux
et importants sur plusieurs points qui n’avaient point
encore été reconnus.
Z O O L O G I E , g
( L e rapport suivant sur la Zoologie a été lu à l’Académie des Sciences, le i 8
juillet 18 2 5 , par M. le baron Cuvier. )
L ’Académie nous ayant chargés , M. La treille et m o i, de conco
u r ir , pour la partie zoologique , à l’exanieii des résultats de
l’expédition autour du monde qui vient cfétre exécutée sous
les ordres de M. le capitaine D u p e r re y; M. d’U r v ille , commandant
en second, et MM. Lesson et G a rn o t , officiers de santé ,
([ui s’étaient particulièrement oeciqiés des recherches de ce
genre pendant le v o y a g e , se sont empressés de mettre sous
nos yeux tous les objets qu'ils ont recueillis , ainsi cjue les jo u r naux
et les registres où ils ont consigné leurs observations.
Plusieurs de nos collègues du Muséum d’histoire naturelle ont
examiné avec nous ces belles collections. M. V a len c iem ie s ,
aide-naturaliste de cet établissement, a dressé un catalogue des
animaux v e r téb ré s , des mollusques et des zoophytes qui en
font p a r tie , et M. La treille s’est chargé personnellement de la
partie des insectes, des crustacés et des arachnides. C ’est d après
ces matériaux q u ’a été rédigé le compte que nous allons rendre ■.
il était naturel que nous le déclarassions, non-seuleiiicnt pour
m arquer notre reconnaissance à ceux (jui nous ont secondés ,
mais encore pour invoquer , à l’appui de notre ju g em en t, 1 autorité
qui leur apjiartient.
Nous devons parler avant tout du bon état de conservation
dans lequel ces collections sont arrivées : c ’est en liistoire naturelle
un mérite de la plus haute im p o rtance , et qui élève les
expéditions de ces derniers temps iiifiiiiiiient au-dessus de celles
qui les ont jirécédées.
Les naturalistes expérimentés savent que des observations
répétées et des comparaisons scrupuleuses peuvent seules constater
fesp èce d’un être org anisé; et quand 011 n’a point commencé
par l à , tout ce qu’on peut dire de cet ê t r e , de ses iiioenrs,
de son utilité , ou des particularités cle son org an isa tion , demeure
sans base. Aussi les ouvrages (]ui donnent aujourd’hui le
|)lus de tourment aux naturalistes , ceux qui les mettent quelquefois
à une sorte de to r tu r e , sont ceux des voyageurs qui ont
été obligés, par les circonstances où ils se trou v a ien t, de faire
toutes leurs observations pendant la ro u te , sans rapjiorter ni
déposer dans un cabinet connu les objets cpi’ils avaient observés.
Les descriptions les plus soignées, les figures en aiipareiice le
mieux fa ite s , lorsque les objets ne les accompagnent pa s, sont
loin d’être toujours en état de satisfaire à ce premier besoin de
la science, H arrive sans cesse qu’à la suite d’une espèce q u ’oii
croya it bien définie par un certain nombre de ca ractères, vient
s’en placer une autre qui a les mêmes caractères cjuc la première,
et c[ui s’en distingue seulement par cpiekjues traits peu
apparents cjue le descripteur, isolé de rune et de l’autre , n ’a
pas songé à noter. Si le naturaliste ne peut les voir ensemble et
les comparer point à point avec les yeux les plus a tten tifs , il
ne parviendra jamais à en saisir les différences; et cependant