ü c lo b ic
1822.
activité des républiques qui l ’avoisinciit. 11 lui faut aussi le regard
|ierçaiit de l ’a ig le , (jour observer les démarches d’une ])uis-
sance q u i , toujours préconisant le règne des lois et le honheur
de la liberté, s’en va sourdement je te r des brandons de discorde
an milieu des peuples oii elle v eut assurer la prépondérance
de son commerce. Habituée par le traité de 1810 à avoir le
Bré sil, pour ainsi d ire , à fe rm e , f Angleterre a dû tressaillir de
colère au b ru it de la concurrence que le nouvel ordre de choses
vient de faire naître dans cette r ich e portion de l’Amérique.
Elle sent chaque jo u r la difficulté qu’elle éprouve de répondre
aux exigences renaissantes de son commerce avide de débouchés
, jalou x de vo ir chaque année se précipiter sur les routes
de ses spéculations des peuples que les malheurs de la guerre
en avaient éloignés.
S i, comme tout doit le faire espérer, le nouvel empereur,
appelant les sciences et les arts dans ses domaines encore déserts,
parvient à imprimer à ses sujets l ’amour des connaissances
u tiles; s’il favorise fexp lo ita tion des terres incultes, s’il excite
l ’a g r icu ltu re , s’il (irotége l ’établissement des manufactures, et
s’il les midtip lie , alors il fera ja illir une source féconde de r ichesses
de la fertilité d’un sol éminemment favorisé par la
nature; alors l’Angleterre, qui s’efforce encore de re ten ir le
monopole du commerce qui lu i échapp e, v er ra déchoir ses
exportations pour le B ré s il, dont la (lopulation a ccrue, devenue
commerçante et manufacturière, n’aura plus besoin d’être a|i-
provisiounée par les marchands de Londres.
Quelles que soient d’ailleurs les destinées que l ’avenir réserve
à cet empire naissant, espérons que le cabinet anglais n ’y exercera
plus désormais la grande influence i|ue la politique de
l’Europe lu i avait laissé prendre; espérons (|ne dom Pedro,
éclairé par les suites funestes qu’a eues pour le Portugal le traité
de 1810 , rejettera dorénavant tout commerce exc lus if avec
l ’A n g le te r re, et qu’il ne cessera d’admettre à égalité de droits,
dans ses ports, toutes les nations commerçantes. La lutte constante
q u i, par ce moyen, s’établira entre les trafiquants des
puissances maritimes, tournera au profit du Brésil, et sera nu
(’oup sensible |iorté au commerce de la Grande-Bretagne.