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IS22.
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[loui- subvenir aux honoraires des professeurs, on a frappé d’un
droit d’o rtroi les liqueurs fortes.
La population de Nossa Senhora do Desterro est d’environ
six mille ames. On distingue trois classes d’h ab itan ts , les blancs,
les mulâtres et les noirs ; la dernière est presque en totalité
conqtosée d’esclaves. Le petit nombre de nègres libres ne doit
sa liberté qu’à la repentance ou à la superstition : ce n’est t[ue
sur le lit de mort q u e , bourrelé par la crainte de la justice div
ine , le maître est capable d’une action généreuse; alors seulement
il abjure un pouvoir maintenu par la force, consacré par
fu s a g e , et reconnaît pour son procha in un être sorti comme
lui des mains du Créateur. Néanmoins les nègres esclaves em-
])loyés aux travaux des champs ou comme domestiques, nous
ont paru être traités avec douceur. Leu r figure respirait le bien-
être et le con tentem ent, car fo n doit reconnaître qu’il en existe
même dans la servitude. Dans les habitations surtout ils semblent
faire partie de la famille de leurs maître s, dont ils
partagent quelquefois les plaisirs. Ils n ont jiour tout habillement
qu’une ceinture qui couvre leur nudité. Ceux de la
ville ne sont guère mieux vêtus. Ou les voit presque tous
deml-iius, affublés de quelques vieux vêtements ; et t o u t , dans
leur demarche et leur air, décèle l’orgueil (|u’ils mettent à se
parer de ces dépouilles usées qui signalent la richesse de leur
propriétaire. Les négresses sont mises avec plus de décence et
uue certaine coquetterie •. une camisole et un jupon court, lé ger
, noué au-dessus des hanches, dessinent les formes robustes
de leur corps. Quelques-unes de ces esclaves sont assez bien
]50ur t|ue les blancs ne dédaignent pas de rechercher leurs faveurs;
en général elles ont un jjhysiqne repoussant.
Le costume des colons est calqué sur celui des Eu ropé ens,
d’après le genre anglais. Les dames ont adopté les modes françaises;
e t , sous un costume simple mais élégant, elles appellent
les hommages. Elles sont pleines de vivacité. Nous en avons
vu de jolies.
La population totale de f ile de Santa-Catharina s’élève a
dix-huit mille ames, celle d e là province entière à trente mille,
y compris quatre cents hommes de troupes réglées presque
toutes casernées à Nossa Senhora do Desterro. Ces troupes, foi'-
mant le cadre d’un rég im en t, ont une belle tenue. Ä fépoijue
de notre relâche elles étaient secondées par une nombreuse
ga rde nationale.
Üclübi'c
1822,
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