Déccn.i.vc nêglio-é ces deux rochers , les A n g la is , à l ’aurore de leur com-
inèrce, n’ayant point de station dans ces m e r s , ne seraient peut-
être pas aujourd’hui les dominateurs de l’Inde. Aussi les Hollandais
, qui reconnurent trop tard l ’u tilité de ces p o in ts , firent-ils
des tentatii'es pour s’en emparer ; mais ils échouèrent toujours
devant l ’obstination des marchands de la Grande-Bretagne.
Le nouveau gouvernement de B u e n o s -A y r e s , au milieu
des secousses jiolitiques qui l’ébranlent journellement, ne cesse
d’avoir les yeux fixés sur les Malouines. Vers la fin de 1820, le
capitaine de vaisseau Jew itt, commandant la frégate l’Heroind,
v int mouiller dans la baie Française et prit jiossession des iles
au nom de cette rép u b liqu e , en présence de divers baleiniers
qui y étaient à l’ancre. Cependant il fut rappelé peu de temps
ajirès ; et depuis lo r s , aucune tentative d’établissement n ’a été
formée. Les indéjiendants de l ’Amérique sont aujourd’hui troji
occupés de leurs dissensions intestines pour qu’ils puissent penser
sérieusement à envoyer une colonie aux Malouines ; mais on
peut ê tre certain (ju’ils profiteront des premier.s jou rs de leur
tranquillité intérieure pour y faire flotter leur pavillon
. A l'inslaiU même oi, l’on imprime cette partie de notre Relation, nous lisons
dans le Moniteur Universel du 7 septembre 18 2 9 , l’acte suivant publié ^ e
20 juin de la même année, par le gouvernement de Buenos-Ayres, au sujet des îles
de l'Océan austral :
« Lorsque, par la glorieuse révolution du a 5 mai 18 10 , ces provinces se séparé-
« reut d e là mère-patrie, l’E spagne conserva l’importante possession des îles Malouines
c. et des autres îles situées près du cap H o rn , y compris celles qu’on connaît sous la
« dénomination de Terra delFuego; cette possession était justifiée par le dro.t de
« premier occupant, par le consentement des principales puissances maritimes de 1 £u-
« r o p e , et par la proximité de ces îles avec le continent où était établie la vice-royaule
« de Buenos-Ayres.
«Pou r cette raison, le gouvernement de la république, qui représentait les droits
« de la mère-patrie sur ces provinces, a continué à exercer son pouvoir sur ces des,
« leurs ports et leurs côtes, quoique les circonstances aient jusqu’aujourd’hui empeclie
Le vaste groupe des Malouines, inhabité à l ’époque où ” ' “ ^7 "
nous écrivons, est .situé entre les parallèles de 5 i et 52° 45’
Sud, et conqirend l’esjiace d’environ quatre degrés en long itude.
Il est naturellement divisé en deux iles principales auxquelles
viennent se rattacher le grand nombre d’îlots et d’écueils
cjui le composent, L ’Ile la plus orientale a été nommée
Conti par les Français, la Soledad par les E.sjiagnols; elle e.st
séjiarée de l’ile occidentale jiar un détroit d e s e jità douze milles
de largeur appelé Falklan d, nom que les Anglais ont donné
d’abord aux deux îles, mais qui ne s’applitjue plus aujourd’hui
qu’à la plus occidentale, pour la distinguer de la jiremière.
Ces terres ont un aspect uniforme ; elles sont jieu élevées et se
« la république de donner à la possession de ces territoires toute l’attention et tout le
« degré d’importance qu’ils peuvent réclamer.
« Toutefois, un plus long délai nous serait funeste; il est temps de prendre à cet
«égard toutes les mesures de précaution nécessaires pour garantir les droits de la ré-
« publique , et recueillir en même temps tous les avantages que nous pourrons atten-
« dre de la possession de ces île s , en accordant à leurs habitants toute la protection
« dont ils ont besoin et qu’ ils méritent. En consequence, le gouvernement a ordonné
« et décrété :
« A r t . P ' . Le slies Malouines et les îles adjacentes au cap Horn, dans l’Océan allan-
« tique, recevront un gouverneur politique et militaire, qui sera immédiatement nommé
«par le gouvernement de la république.
kA r ï .IL Le gouverneur politique et militaire résidera dans l’île de la Soledad, où
«sera dressée une batterie et arboré le drapeau de la république.
« A r t . JII. Le gouverneur veillera dans les îles susdites à l’exécution des lois de la
« république, et tiendra la main à l’observation des règlements concernant la pêcbe des
«phoques et d e là baleine sur les côtes. »
Signé : R o d r igu e z .
Le Temps, journal des progrès etc., du j 5 octobre 1829, annonce que
M. Louis Vernet de Hambourg, homme actif et intelligent, qui vient de faire une
exploration complète des Malouines, est nommé gouverneur de ces île s , et qu’il est
parti avec sa famille et quarante colons anglais et allemands pour commencer, dans
la baie de la Soledad, l’établissement projeté.
Voyage de la Coquille. — Part. hist. 2 0