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xxiv R A P PO R T .
marée clans les viugt-c[uatre heures. Des observations semblables
se trou v ent consignées dans les ouvrages de plusieurs
anciens navigateurs ; peut-être même sont-elles maintenant
assez m ultip liées, pour qu’il soit possible d’arriv er à cpelque
conclusion intéressante sur les causes locales qui modifient
aussi notablement le phénomène général. C ’est une discussion
à laquelle M. Duper rey a l ’intention de se livrer.
Pendant l’observation des marées, quand le temps était
calme, on faisait régulièrement à bord de la Coquille, des
expériences destinées à déterminer ju sq u ’à quelle profondeur
i! serait possible de v o i r , dans le cas où le fond de la mer
aurait une nuance b lanche bien prononcée : c’était en quelque
sorte une mesure de la transparence de l ’eau. Ifap p are il employé
se composait d’une planche de deux pieds de diamètre,
peinte en b la n c , et por tant un poids attaché de manière q u ’en
descendant dans le liq u id e , elle demeurait horizontale. Les
résultats, comme on pouvait s’y a tten dre, ont été très-dissemblables.
A O f fa k , dans f i le de W a ig io u , par un temps calme
et co u v e r t, le i3 s ep tem b re, le disque disparut Cjuand il fut
descendu de 18 mètres ( 55 pieds ). Le lendemain 14 , le ciel
étant se re in , ou ne cessa de vo ir le même disque qu’à la profondeur
de 23 mètres ( 7 0 pieds ). A u P or t-Ja ck son , les 12
et i3 fé v r ie r ) il est facile de reconnaître qu’ici la date a de
fim p o r ta n c e ) , on n’a jamais pu vo ir la planche à j)lus de 12
mètres ( 36 pieds ) de p ro fo n d eu r , par un calme plat. La
moyenne à la Nouvelle-Zélande, en a v r il, a été d u n metre
moindre. A f i le de l ’Ascension, en ja n v ie r , sous des circon stances
fa vo rab le s , les limites extrêmes, dans une série de
onze exp ériences, sont 28 et 36 pieds. Nous avons raj5i)orté
ces résultats parce qu’ils se rattachent à d’intéressantes questions
dont les naturalistes se sont beaucoup occupés il y a
quelques années.
C O L L E C T I O N G E O L O G I Q U E .
Cette collection est due aux soins et aux reclierehes de
M. Lesson. Elle ii’est comiiosée que de trois cent trente échantillons;
mais ces échantillons ont été recueillis avec discernement
, et ils proviennent de tous les pays oii la corvette a
abordé. Ils sont d’ailleurs d’im beau format et parfaitement
caractérisés.
Douze de ces échantillons pris aux environs de Sainte-Cather
in e , sur la côte du Bré sil, nous apprennent que cette partie
du continent américain appartient aux terrains granitiques
ordinaires.
Trente-trois échantillons provenant des îles Malouines nous
confirment que ces îles appartiennent aux plus anciens terrains
intermédiaires. M. Lesson n ’y a trouvé (|ue des jihyllades, des
grès quartzeux et des g rauw a ck c s , offrant rarement quelques
enqireintes organiques semblables à celles c[ue nous connaissons
ailleurs.
Aringt échantillons ont été recueillis aux environs de la Conception
, sur la côte du Chili. Les u n s , venant de la presqu’île
de T a lc a h u a n o , sont de roches talqueuses ph y lladifo rm e s, et
dépendent |iar conséquent des derniers terrains ¡irimordiaux.
Les autres, pris sur le con tin ent, offrent des roches granitiques
ordinaires, et d é p lu s , de véritable lignite stratiforme, qu’on
p o u r r a it , au [ircmier a sp e c t , considérer comme de la houille.
On ex[)loite ce lignite à Pinco ; son existence peut faire ]iré-
sLiiner qu’il existe sur ce point une por tion de terrain tertiaire
assez étendue.
Deux échantillons de phtanite grisâtre ont été ramassés près
de L im a ; ils attestent la prolongation des terrains talqueux
phylladiformes dans cette partie de la côte du Pérou.
Voyage de la Coquille. — P a r t, h is t . 4