ch u te , il fit voeu d’a ller en pè le rin a g e , n u -p ied s , a Notre-
Dame de la G a rd e , chapelle située sur le sommet de la montagne
de Sieié, qui est dans le voisinage de la baie de T o u lo n , et
d’y apjiendre un tableau représentant ce nouveau miracle. A
notre retour en F r a n c e , ce matelot plein de foi s’empressa d’ac-
eonqdir son voeu avec une ferv eur aujourd’lmi bien rare parmi
ses semblables.
Dès que nous crimes dépassé la Terre-de-Feu, nous trouvâmes
des vents et des courants de S. O. qui a ccélérèrent beaucoup
notre route le lon g de la partie occidentale de l ’Amérique.
Nous fûmes seulement contrariés à la h auteur des iles Cho-
nos, sous le parallèle de 45°, par des rafales pesantes du Nord
(|ui nous tinrent à la cape pendant toute la journée du i 5 jan v
ie r ; mais à l ’entrée de la nuit un coup de vent du Sud se déclara
et nous jioussa avec une telle rap id ité , que le 19 nous
arrivâmes en vue des îles d e là Moeha et de S anta -M ar ia, dont
on ne mam|uc jamais de jirendre connaissance pour se diriger
sur la Concepcion.
If ile de la Moeha se trouve p la c é e , d’après nos observations,
par 38° 20’ 3o ” de latitude S u d , et 76“ 2 1 ’ 55” de longitude
Ouest. Elle est â environ quinze milles de distance du continent
et jieut avoir vingt-quatre m illes de circonférence. Elle est d’une
hauteur m o y en n e , et formée d’un groupe d em onts qui partent
du centre et s’abaissent rapidement vers la mer. Ce jioint du
Chili souvent fréi|uenté par les premiers navigateurs qui pénétrèrent
dans la mer du S u d , était devenu leur rendez-vous fav
o r i, jiarce cju’ils y jouissaient d’une entière lib e r té , éloignés
qu'ils étaient de la surveillance tracassière des autorités espagnoles
toujours jalouses de leur apparition dans ces parages.
Sir Francis Drake qui y abSrda en f e y S , Oliv ier van Noord
en 1600, fam ir a l Spilbcrgen en i 6 i 5 , et plusieurs autres,
s’accordent ;i dire (jue la population était composée d’iin jietit
nombre d’indiens orig inaires, (jui avalent coutume de leur
offrir des moutons, des volailles et des fruits, ainsi (ju’une boisson
en iv ran te , appelée chicha, qu’ils jiréparaient à la manière
du R a v a , ll(jueur spiritueuse, généralement en usage parmi les
peuples de la Polynésie, mais qu’ils leur interdisaient en même
temps d’une manière rigoureuse l’entrée de leurs cabanes et
l’approche des femmes. La còte Nord de cette ile présente un
assez bon mouillage, aujourd'hui relâche ordinaire des baleiniers
et des pêcheurs de p h oq u es , rjui viennent chercher sur ce soi
fertile un adoucissement à leurs pénibles travaux. La Moeha est
célèbre parmi ces navigateurs marchands, jiar ses chevaux et
ses cochons sauvages (jui fournissent à leurs équipages une
viande dont ils vantent la délicatesse. Ils y trouvent aussi une
eau jmre et limpide qui ja illit de plusieurs sou rce s, divers lé gu mes
sauvages et quelques fruits européens, tels que jiommes ,
pèches, cerises, provenant des arbres transportés par les premiers
occupants. Elle était autrefois le jiatrimoine de la famille
d’un concessionnaire qui y avait établi son habitation; mais
elle est maintenant déserte. De m ême les bestiaux qui s’y étaient
multipliés, et dont Stévenson avait encore trouv é des traces
en 18o 4 , ont entièrement été d étruits , soit par les Glnliens (ju i,
ajirès fa v o ir abau dom ié c , fo n t quelquefois visitée par motifs
de con treb an d e , soit par les équipages des nombreux baleiniers
q u i, Jiour se jirocurer des vivres fra is , y ont fait des chasses
fréquentes avec toute l’imjirévoyance de leur caractère jirodi-
gue et insouciant de l ’avenir.
La nuit survint prescjue en même temps que nous apertiêimes
n ie de Santa-Maria. Cette terre est basse e t présente des récifs (jni
la jirolong ent dans l ’Ouest. Entre elle et le con tiiien tse trouve
un bon mouillage, où viennent relâcher les navires baleiniers
(jui ont établi leur pêche dans cette jiartie de la mer du Sud.
On peut se procurer sur l’ile du bois et de l’eau excellente. Il
É