l'ile Beaver, cle même qu’au petit Por t-Egmout, baie située sur
le coté Ouest du passage du grand port de ce nom. L ’ile 'West-
Poiut a une anse dans laquelle le capitaine'Weddell séjourna
deux mois pendant l ’hiver de 1820; mais elle n e s t pas assez
grande pour que l ’on puisse s’y trouver commodément. A l’extrémité
occidentale de cette ile est une habitation souterraine
de petits albatrosses, qui eu octobre fournissent U n e bonne
provision d’oeufs. Quelques bouquets d’arbrisseaux croissent autou
r de l’anse , mais ils sont trop cliétifs pour être emp loy é s,
même comme bols de chauffage.
Il parait que de toutes les baies que présente la partie occidentale
des iles Malouines, la plus commode et la plus accessible
est celle que le capitaine Weddell nomme Ship-Harbour,
et qu’il place sur la côte Est de New-Island, par 5 i ” 42’ 36” de
latitude. On la reconnaît aisément à une petite ile qu’elle renferme.
C ’est derrière cette petite île, nommée Ship Island, cju’est
le meilleur mouillage par sept brasses d’eau, fond d’argile dure.
Le manque de bois sur ces lies serait un grand inconvénient,
s’il n’y avait pas une bonne tourbe cjui y est abondante. Sur
l ’île S liip , elle est inépuisable et elle peut très-bien remjilacer
le charbon. Pour la re tire r sèche il ne faut pas piocher profondément
sur les côtés de la fosse ; et comme il existe jjlusieurs
excavations de tourbes, en les exploitant alternativement, on
peut se procurer cette matière dans un état jirojire à l'emjiloyer
de suite.
New-Island est montagneuse, et son côté occidental présente
une chaîne de précipices effroyables, dont l’un est à 55o pieds
au-dessus du niveau de la m e r , q u i, dans les mauvais temjis
d’Ouest, vient se briser contre sa base avec une violence extraordinaire.
Cette ile a été pendant deux années l ’habitation solitaire
d’un capitaine baleinier américain. Le récit de cet événement,
aussi extraordinaire que la célèbre fiction de Robinson Crusoé,
avec laquelle il présente une grande analogie de situation , nous Décembre
a paru offrir assez d’intérêt pour trou v er jilace dans ce précis
des Malouines.
Le capitaine J, Barnard exécutait un voyage dans le but de
faire un chargement de fo u r ru re s , et il se trouvait au commencement
de 18 14 à New-Island avec son navire, lorsqu’il rencontra
, sur la côte méridionale de ces te r re s , l ’équipage d’un
bâtiment ang la isn au fra g é ,comjio s éd e trente p ersonnes, y com-
jiris même jdusieurs passagers, hommes et femmes. Il les prit
généreusement à bord de son n a v ire , et les traita avec tous les
soins hosjdtaliers que leur situation exigeait. Les Eta ts -U n is
d’Amérique étaient alors en guerre avec la Grande-Bretagne, et
cette circonstance fit naître, dans l ’esprit des n au frag é s , des
doutes sur les intentions amicales du capitaineBarnard, quoiqu’il
leur eût jiromis de les déposer dans quelque port du Brésil en
ojiérant son retour en Amérique.
Pour subvenir à l’entretien de ce supjdément de m on d e , on
allait fréquemment à la chasse pour se procurer des provisions;
et un jou r que le capitaine B a rn ard , avec quatre de ses hommes
, fit une excursion de cette s o r te , l ’équipage anglais coupa
le câble, e t , sans jntié jiour les Américains qui étaient à te rre ,
il se sauva avec le navire à Rio de Janeiro.
Que l ’on ju g e de l ’étonnement du capitaine Barnard quand
il son retour il ue vit plus son navire. Jamais le moindre soupçon
d’un pareil dessein n’était entré dans sa pensée. Il ne tarda
jias toutefois à en deviner la cause ; car il était très-vraisem-
lilable que la crainte d’être détenus en Amérique avait été le
motif de l’exécution de ce projet abominable; c e s t ainsi que
les naufragés récompensèrent le capitaine Barnard de l ’asile
(ju’il leur avait si généreusement accordé.
Bien n ’avait été laissé pour subvenir à la nourriture du capi