V O Y A G E A U T O U R U U M O N D E .
CHAPITRE VHL
RE31A110ÜES SUR LES ILES MALOUINES.
Les iles Malouines, détachées sans doute de l'extrémité méridionale
du continent amérieain par une de ces révolutions
dont la terre offre tant d'exeni]iles, se composent de deux iles
principales autour desquelles sont groupés une centaine d'ilots.
Quelques géographes anciens attribuent leur découverte à
Améric Vespuce; mais il est facile de se convaincre, en suivant
la route de ce n a v ig a teu r , que la terre aperçue par lui en 1 5o a ,
sous le parallèle de 5 î° , ne peut s’appliiiucr à la position des
Malouines, et qu’elle n’est antre que celle reconnue |iar Antoine
de la Boche en lô y S , revue par Unclos-Guyot en lySG , et désignée
par Cook en ly y S sous le nom de Georgia.
Le premier découvreur des M alouines est certainement .lohn
Davis, 1e même qui a imposé son nom au détroit qui sépare le
Groenland du Labrador. Il exécutait avec Cavendish un voyage
dans la mer du Su d, lorsqu e , séparé de ce dernier , d fut jeté
par un coup de vent sur ces iles qu’il aperçut le 12 août iS q a ,
e l qui furent alors appelées Davis’ Southern islands.
Les navigateurs ([ul cherchaient à pénétrer dans le détroit
de .Magellan avaient coutume de prolonger de très-])rès le.s
terres de la Batagouie ; et il est probable (|u’ils auraient lon gtemps
ignoré l’existence des Malouines sans les coups de vent
dont ils étaient assaillis dans ces parages. Après avoir franchi
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P A R T IE H I S T O R IQ U E , CH A P . V I I I , 99
le détroit avec un v ent fa v o r a b le , il leur arrivait souvent d’en
être repoussés par des tempêtes violentes qui les rejetaient
dans l ’Océan atlantique; et c’est dans ces circonstances c r itiques
que la plup art ont vu, à diverses époques, les îles dont
nous nous occupons : c’est ainsi que le chevalier Bich ard Hawkins,
deux ans après John D a v is , eut connaissance de leurqiar-
tie septentrionale qu'il nomma Maiden-land, ou Te r re de la
Vierge, De même, en iS g g , lorsque la flotte hollandaise aux
ordres de l’amiral Simon de Cordes fut dispersée à 1 entrée du détroit
de Magellan par une affreuse tem p ê te , un de ses b âtiments,
la F o i, commandé par Sebald de W e e rd , fut poussé vers la
partie occidentale des Malouines, où il d éco u v r it, le 24 jan vier
1600, trois petites îles auxquelles il imposa son nom ‘ : elles
furent revues en 1 6 1 5 par Schouten et Le M a ire , en 1684 par
Dampier et Cowley , en 1701 par Bcauchesne G ouin qui en eut
connaissance après avoir reconnu l’ile qui porte son nom et
(|ui forme la limite australe de ce vaste groupe.
John Stron g doit être considéré comme le premier explorateur
des Malouines, au milieu desquelles il pénétra en 1690. II
traversa le canal qui sépare les deux îles pr inc ip ales, et lu i donna
le nom de F a lklan d , que les Espagnols changèrent depuis en
celui de San-Carlos. I l v it sur ces rivages un grand nombre de
lorqis-renards, et il en tua un fort gros sur l’ile Hawkins. Cet
animal, seul quadrupède indigène que l ’on ait trouvé jusqu a
> Les coups cle vent séparèrent également de la flotte de l’amiral de Cordes un
deuxième navire, le yacht le joyeux Message, commandé par Dirk Gherrits, rjui
fut porté jusque sous le 6 4 ' degré de latitude su d , où il découvrit une longue suite
tie terres hautes couvertes de neige qui reçurent alors la dénomination de Gherrils-
land. Ces terres restées lon g -temp s ignorées sont bien probablement celles de la
Nouvelle - Shetland vues par le capitaine William Smith en février 1 8 1 9 , ou bien
celles de la Trinity et de Palmer situées au sud-ouest do celles-ci et dont la décou-
verte est encore plus récente.
Voyage de la Coquille. — Part, i 19