au sommet de laquelle est suspendu un petit corps qui paraît
le rudiment de l’embryon (fig. g , lo).
Des graines imîres du Gnetum Thoa [Thoa urens, A u b le t )
(fig. 13) ont complété cc qui manquait dans les g raines non mûres
du Gnetum Gnemon. Cette graine oblongue, cylindrique, pointue
à sou sommet, est formée d’une double enveloppe (fig. i4 ) '.l’une
externe brune plus éfiaisse renferme des fibres longitudinales,
a iguës, piquan te s, qui ont fait donner à cette espèce le nom de
urens. La même organisation se retrouve dansle Gnemon sylvestris
de \\.\im\i\\m%(Gnetumovallfolium, P o m E ï ) , dont j ’ai vu des fruits
dont l ’amaude était imparfaite. Sous cette euvelojipe externe se
trouve un autre tégument coriace, cassant, noir et veiné extérieurement.
Enfin, plus intérieurement, on rencontre une membrane
m ince , adhérente inférieiirement au tégument interne, et supérieurement
à I’eudosjierme ; c’est la troisième membrane de
l ’ovule. L ’endosperme, très-épais, est cliarnu et traversé, dans
presque toute sa longueur, pa r une cavité étroite dont la partie
siqiérieure est occupée par l ’emb ryon, qui est renversé, et dont
la longueur est à peu près égale au t[uart de celle de l’endosperme ;
cet embryon (fig. i 5) présente une tigelle cylindrique qui se termine
par une pointe radiculaire a igu ë, fixée au sommet de la
cavité centrale de fendosperrae, sous le mamelon de l ’amande ; le
corps cotylédonaire est renflé, formé d’une masse u niqu e , résultant
probablement de la soudure complète des coty léd on s, et se
termine par deux petites dents qui correspondent aux sommets
libres des cotylédons. En admettant que le renflement, q u ifo rm e
la partie supérieure de l’embryon, est constitué parles cotylédons
sondés, il faut supposer que leur union est bien intime; car, en
(-oui)ant transversalement cette partie de l’embryon, et l’examinant
au m ic ro scop e , on n ’y reconnaît aucune trace de la réunion
de deux corps distincts ; la coupe est plutôt celle d’uue t ig e , et
peut-être devrait-on considérer cette jiartie comme dépendant
de la t ig e lle , et les deux dents terminales comme formant les
cotylédons tout entiers.
La distiiK'rion des espèces de ce genre est encore très-obscure.
Rumpliius en distingue qiiati'c : deux q u ’il [ilace parmi les
arbres, liv. I", cliap. 6 i et 62; et deux qu’il range parmi les
arbrisseaux g rimjiants, liv. V I I , cliap. 7 et 8. Les deux premières
seules ont été admises dans le genre G n e t u m , l ’une
par L in n é , et l ’autre par M. Poiret ; les deux autres plantes
q u i, d’après les descriptions et les figures , paraissentbiena])par-
tenir à ce g enre , ne sont citées pa r aucun auteur; la seconde
paraît se rapprocher de VUla de Rheede, ou Thoa edulis de
W illd enow ; mais on ne saurait cependant les confondre.
On peut encore douter si les deux variétés du Gnemon domestica
de Rum p liiu s, désignées par lu i sous les noms de mas et
de fem ín ea, sont de simjiles variétés ou des espèces : ce ne sont
évidemment pas des dilférences de sexe, puisque celleconsidérée
comme mâle par Rumpliius porte des fruits et des étamines.
Je présume que les échantillons rapportés par M. d’U rville
appartiennent au Gnemon mas de Rum[)hius, et que la plupai't
des échantdlons déjà existants dans les herbiers, et d’après lesquels
sont faites les fig u r e sB , 4, 8, g et 10 de notre planche, se
rapportent à la va rié té yè/nfocrt; du même auteur, qui se d istingue
par ses chatons formés de verticilles moins rapprochés.
Les espèces asiatiques de ce genre sont donc probablement
au nombre de cint| à six. En Am é r iq ue , le Thoa urens d’-Aublet
constitue une espèce bien distincte du même g c iir e , et 011 doit
y ran ger aussi nue plante recueillie à la Guiane pa r M. Poiteau,
et bien différente spécifiquement de celle d’Aublet. On ¡leiit
donc résumer ainsi ce que nous savons sur les espèces de ce
genre singulier, et qui mér ite de fixer fa tten tion des voyageurs.