(le k petite rivière de cc n om , (pii se jette an fond d une crique
à liuit milles au Sud de la capitale. L a pêche et la culture forment
les principales occupations des habitants.
Nossa Senhora do Desterro ■. cette v ille est la capitale de
toute la iirovince de Santa-Catharina. Elle est située sur la côte
oc c identa le , dans une anse gisant à l ’E .S .E , du détroit qui divise
le canal, et oîi mouillent des soumacas de cinquante à
(leux cents tonneaux. Elle est bâtie sur un terrain inégal entre
deux moiidrain s, et traversée par trois ruisseaux, dont leau
rapide et claire coule sous plusieurs ]ionts de pierre.
Cette ville est composée de plusieurs rues généralement
droites et non pavées. «Elle comprend , dit M. L o ttin , environ
600 maisons numérotées, et formant des rues de ving t à vingt-
cinq jiieds de la rg e , dont quelques-unes vont en pente vers la
mer; celles-ci sont ferrées, sans doute p ou r que fe a u ne les
dégrade pas daus la saison des pluies. »
Les maisons ont ju sfp fà deux étages; la majeure partie n’eu
a (ju’u n , et il y en a beaucoup (pii ne sont que de plain-pied.
Elles sont construites en pierres ou en briqu e s, rccrépies a la
cbaux. A l’issue de la ville, du côté du S .O . , nous en avons vu
en b ois, et un bon nombre avaient f apparence de misérables
huttes. Le granit, qui forme en général le seuil et le cintre des
por tes, leur donne un certain éclat. Elles sont cloisonnées,
jiarquetées et jilaiichéiées en bois du pays. U n grillag e très-serré,
(pii permet la libre circulation de fa ir , garnit les fenêtres. L ’intérieur
est simple, p ro p re , élég ant, mais sans luxe. Celles des
))lus riches propriétaires ont les murs peints a la fresque.
Il n’y a qu’une seule place assez grande dite de Santa-Catharina
; c’est là que se trouve fhôtel-de-ville et le palais-de-justice,
deux bâtiments qui ne méritent aucune attention : c est la aussi
que se lient le marehé, qui a lieu une seule fois par semaine.
tous les dimanches. Au centre de cette place est une potence en
bo is, où fo n attache et frappe les noirs punissables.
On compte (juatre églises : I,a ca thédrale, Sam-Erancisco qui
fait partie du couvent de Saint-François cf Assise, Nossa Seii-
liora do Rosario et la Caridad. 11 y a un hôpital annexé â cette
dernière, oii fo n reçoit les indigents e t les infirmes; elle est
placée sur le penchant du mondraiii qui borne la ville an Sud-
Ouest. La cathédrale est le seul édifice rpii ait uue belle apparence;
elle est surmontée d’un grand c locher en forme de toiii’,
et elle est située à l ’extrémité supérieure de la place de Santa-
Catharina. Vis-à-vis est le débarcatlaire, qui est bien construit
et commode; il y a une grue pour faciliter la translation des
marchandises.
Nossa Senhora do Desterro n ’offre aux étrangers ni hôtels,
ni restaurants, ni calés. Comme dans toutes les colonies portugaises,
on y trouve beaucoup de bouticjues de rev endeurs, espèces
de tavernes où fo n donne à boire et à man g e r , et où la
|îopulace et les noirs viennent se régaler avec du poisson frit et
de fa r ra c k . Î jCS magasins peu nombreux sont toutefois bien
assortis en objets de tous genres. Ceux des jdiarmaciens sont
tenus avec élégance, et il y règne même nu certain luxe qui
donnerait à croire (jue les haliltants, s’ils ne sont pas souvent
atteints de maladies, aiment du moins à se médicamenter. On
y trouve des manufactures de lin et de c o to n , des fabriques de
liqueurs et de poterie. On y voit beaucoup d’a rtisans, tels (jue
tailleurs, cordonniers, forgerons, ferblantiers, menuisiers. Les
femmes assises devant leurs portes s’amusent à faire de la dentelle.
Les écoles où fo n apjirend à lire et quelque jieu de latinité
sont les seules qui servent à l’instruction de la jeunesse. Elles
sont tenues aux frais de la muiiicijialité qui les a établies; et
Voyage de la Coquille. — Part. hîst. 1 6