[)ar des corsaires anglais qui infestaient aloi’s ces parages. Plus
tard des familles des iles Açores y furent transportées à diverses
é()OC[ues, et y firent souche. D’après Frezier, Santa-Catharina
ne fu t, dans le principe, que le repaire des vagabonds des différentes
parties du Brésil. En ly d » , la cou r de Lisbonne y étab
lit un gouvernement régulier, et en forma avec les terres
adjacentes du continent la province qui porte son n om , et qui
n’est qu’un démembrement de celle de Sam-Paulo, dont les
habitants intrépides ont composé ses premiers colons. Les
limites de cette p ro v in ce , daus sa partie continentale, sont aujou
rd ’hui la rivière Sah y au N o rd , et celle de Mampitnba au
Su d, comprenant une étendue de deux cent dix milles, sur une
la rgeur qui n’excède jamais soixante milles; elles s’arrêtent à
fO u e s t , à la chaîne des montagnes communément appelées
An d e s Brésiliennes, où confinent les provinces de Sam-Pedro
et de Sam-Paulo.
L ’ile Santa-Catharina a trente milles d’étendue du Nord an
S u d , sur uue la rg eu r de quatre à huit milles '. Sa surface est
un composé de m on ta gn e s, de plaines, de lacs et de marais. Elle
est arrosée par im bon nombre de riv iè re s, dont les principales
sont le Rio V e rm e lh o , qui verse ses eaux à fe x trém ité Nord de
la grande lagùne; le Rio Ra tone s , qui se je tte à la mer devant
les îlots du mémè n om ; et les Rios Tava res et Ribeirito, dont
les embouchures sont au Sud de la capitale, dans la partie
méridionale de l ’ile. C ’est sur leurs rives que fo n cultive les
pastèques et les melons réputés les meilleurs de la province.
On trouve dans les vallées une argile ro u g e , excellente, dont
on fabrique de la poterie. Le s o l, dans fin té r ieu r , est très-humide
et d ’une fertilité étonnante; il consiste principalement
en une r ich e décomposition v ég éta le , sur laquelle croit en
' Voyez X Atlas de la partie hydrographique, planche 4 i
abondance une grande variété de plantes. Les m y r te s , les jasmins
, les ros iers, les passiflores et les oeillets , répandus avec
profusion, exhalent dans les airs une odeur suave. Des palétuviers
couvrent les rivages des terres basses et marécageuses,
sur lesquelles on a construit des chaussées d’une étendue considérable.
Ces terrains, ;i cause de leur humidité, sont très-
favorables à la culture du riz. La végétation est partout tellement
active, que des massifs de plantes parasites arrêtent, dans toutes
les dire c tions, les pas du voyageur qui cherche à pénétrer dans
les forêts. Diverses espèces d’arbres fournissent un bois dur et
pesant approprié à tous les u sa g e s , excepté à la confection de
la mâture des bâtiments. On construit avec leurs troncs des
pirogues d’une seule pièce de cinquante pieds de lon gu eu r et
de trois à quatre pieds de largeur.
Depuis quelque temps, fexp lo ita tion des fo rêts , en donnant
lieu à de grandes coupes de bois pour la construction des nav
ire s, a laissé beaucoup de terrains découverts. Mais ces tra vaux
ont été entrepris avec peu de discernement ; les sommets
des mornes ont été entamés; et comme la couche végétale n ’est
pas d’uue grande épaisseur, on voit déjà percer dans bien des
endroits les roches de granit qui constituent fo s sua ire de l ’ile.
Des nègres esclaves sont affectés au labour des terres. Ou
récolte principalement du m a is , du manioc et du riz. La canne
à sucre est aussi cu ltiv ée , ainsi que la patate d o u c e, le chou-
ca raïb e , les haricots. Le cotonnier et le ta b a c , quoique commun
s, paraissent négligés. Les orangers, les c itron n ie rs , abondent
partout; mais, à part ceux qui entourent les champs, ils
ne sont pas généralement g reffés, et leurs fruits, dont le sol
est co u v e r t, ne sont pas assez agréables au goû t pou r tenter
les passants qui pourraient en profiter : c ’est sans doute pour
cette raison que les habitants négligent de les cueillir, et qu’ils
laissent les étrangers en disposer à volonté. Le papayer, le ba