ce point à la ligne sans inclinaison mesurée sur le méridien
magnétique considéré comme un grand c e r c le , on trouvera en
g én é ra l, suivant M. M o r le t, que l ’inclinaison de l’aiguille dim
in u e , là oil le mouvement de translation de l ’équateur tend
à dimiimer la latitude m agn é tiq ue ; et q u ’elle a u gm en te , au
c o n t ra ire , p a rtout oit la latitude magnétique s’agrandit. Q u elques
lieu x , tels que la Nouvelle-Hollande, T é n c r ilïe , e t c . , lu i
paraissaient néanmoins faire exception. Les observations re cueillies
daus les voyages de lü ra n ie et de la Coquille nous ont
permis de soumettre cette règle à un pins grand nombre de
vérifications , et de reconnaître (¡u’elle .s’accorde avec 1 expérience
, d’une manière fort rem a rq u a b le , même dans les stations
cpie M. M orle t avait exceptées. On v o it, cle cette manière ,
que si fin c liiia iso n Sud augmente rapidement à Sainte-Hélène
pendant c[ue l ’inclinaison Nord diminue rapidement à l’Ascens
io n , c’est parce q u e , clans son mouv ement de trans la tion , fé -
cpiateur m agn é tiq ue , qui s’éloigne sensiblement de la première
cle ces ¡les, s’approche, au contra ire de la seconde cpfelle finira
même jiar atteindre en peu d’années. Le méridien magnétique
du Cap ¡irolongé vers le Nord passe à une petite distance cfun
des noeuds vers fO u e s t ; dès-lors l ’inclmaison doit y augmenter
ra[iulement, et c ’est aussi cc que montren t les oliservations cle
C o o k , de B a y ly , de K in g , cle V an cou v e r et de M. de Freycinet.
A T a ï t i , B a y ly , AValcs et Co ok tro u v è r en t, en l y y S , 17 74
et 1 7 7 7 , uue inclinaison de l ’aignille d’environ 3o°; M. Uu-
perroy déduit de ses mesures 3o° 36 ’ ; le changement annuel est
prestpie insensible ; mais aussi, le méridien magnétique de Ta'iti
ren contre la ligne sans in clin a ison, très-près de son maximum
de la titu d e , c ’est-;i-dire, dans un p oin t où cette courbe est
presque parallèle au méridien terrestre. Le rapide cliangement
d’inclinaison, à la Conception du C h ili, déduit de la comparaison
clos mesures de Malaspina et de M. Du pe r re y ; la petitesse,
au con tra ire, de ce mouvement aux S an dw ich , (¡ni
nous jiaralt résulter des observations de B a y ly , de C o o k , cle
V an cou ve r et cle M. de F re y c ine t, n ’offrent pas une confirmation
moins frappante de la règle.
SI une discussion exacte des observations de l ’aiguille horizontale
m on tra it, comme cela paraît être au [iremier aperçu,
q u ’en chacjue lieu les changements de déclinaison peuvent
aussi se ra ttach e r à la position de fécjuateur m a gn é tiq u e ,
l’étude du mouvement de cette courbe acquerra it une nouvelle
importance. C ’est une recherche dont MM. de F re y c in e t
et D uper rey ¡¡ossèdeiit tous les éléments et cjui nous parait
digne de fixer leur attention. Nous nous contenterons ici de
faire remarquer c[u’il résulte des observations de ces deux
officiers, comparées à celles de Cook et de V an co u v e r , que la
déc linaison, soit à Ta ïti au Sud des deux écp.iateurs, soit aux
îles Sandw ich par une latitude b o r é a le , est maintenant aussi
jaeii variable c[ue rinclinaison.
L ’expédition maritime de l ’Uranie est la première pendant
laquelle on ait étudié les oscillations diurnes de fa ig u ille aimantée
horizontale. Les précieuses observations rapportées par
M. de F rey cinet ont é tab li, d’une manière in con testab le,
qu’entre les tro p iq u e s , l ’étendue de celte oscillation est sensiblement
moindre ipie dans nos climats. On paraissait pouvoir
aussi en déduire q u e , dans l’hémisphère austral, quel (|ue soit
le sens de la déc lin a ison , l ’extrémité Nord de fa ig u ille se meut
vers l ’Est aux mêmes heures où nous la voyons en Europe
marcher vers l’O nes t; ce fa it , à son to u r , amenait à la conséquence
t[u’eutrc l’Eurojie et les régions où M. Freycinet avait
ob se rv é , il devait se trou v er des points dans lesquels la variation
serait absolument nulle. Il restait seulement à déterminer
si ces [loiuts appartenaient à fé q u a teu r magnétique ou à l ’équa-
teur terrestre. La seconde sujipositiou ne pouvait guère se cou-
Voyage de la Coquille. — P a r t. hist. 3