plus que l ’hémisphère Sud iic soit en masse notablement plus
froid que l ’hémisphère Nord ; mais à quelle distance des régions
équinoxiales la différence commence-t-elle à être sensible? Suivant
quelle loi s’agrandit-elle à mesure qu ela latitude augmente ?
Quand ces questions auront été conqjlètement r é so lu e s , on
pourra soumettre à une discussion exacte les causes diverses
auxquelles ce grand phénomène a été attribué. La relâche de
M. Duperrey aux Malouines montrera déji^que par 5 i° ip. de latitude
, la différence du climat est très-grande. Nous vo y o n s , en
e ffe t, q u ’au mouillage de la baie Française, du 19 au 3o novembre
1822 , les températures moyennes de l ’atmosphère de la mer
furent res|)ectivement ;
rt- 8“,o et + 8°,2 centigrades. Le mois su iv an t, dn D 'a u 18 ,
on trouva :
+ 10°, et + 9°,4. On peut donc adopter + 9°,o centigrades
p ou r la température moyenne des Malouines, dans les trente
jo u rs qui précèdent le solstice d’été de ces régions. Londres se
tro u v e précisément sous la latitude de. la baie Française ; o r , la
tem|iérature moyenne des douze derniers jours de mai et des
dix-huit premiers jours de ju in , d après les tableaux publiés par
la Société ro y a le , est d’environ i 5° centigrades; c’est 6° de
plus qu’aux Malouines.
La recherche de la direction et de la vitesse des courants
m é r ite , au plus haut d e g r é , de fixer l ’attention des navigateurs.
Les observations météorologiques ne sont pas moins
propres â hâter les progrès de cette branche importante de 1 art
n au tiq u e , que la méthode généralement employée par les marins
et qui consiste â comparer des latitudes et des longitudes
déterminées astronomiquement, avec les latitudes et les lon g itudes
correspon dantes, déduites de l ’observation de la boussole
et du loch.
Les eaux d’une certaine région , quand elles sont transjiortées
par un courant dans une région plus ou moins voisine de l ’équ
a teu r , ne perdent dans le trajet qu’une |>artie de leur température
primitive ; f Océan se trouve ainsi sillonné par un grand
nombre de rivières d’eau chaude et d’eau fr o id e , dont le thermomètre
manifeste l’existence et indique ju sq u ’à un certain
point la direction. T o u t le monde connaît les recherches de
F ra n k lin , de Blagden , de 'Williams et de M. de H um b o ld t, sur
le courant équinoxial q u i , après s’être réfléchi dans le golfe du
Mexique, après avoir débouché par le détroit de Bahama, se
meut du Sud au N o rd , à une certaine distance de la côte orientale
d’Am é r iq ue , et va , sous le nom de Gulph-Stream, tempérer
le climat de l ’irlande , des îles Shetland ? et de la NorwègOe. A
l ’autre extrémité de ce vaste con tin ent, le lon g des côtes du
Chili et du Pé rou , un courant rapide dirigé du Sud au Nord
porte au contraire ju sq u ’au Callao les eaux froides du cap Horn
et du détroit de Magellan. L a température anomale cle l’Océan,
dans le port de L im a , avait déjà été remarquée dans le seizième
siècle. Acosta d it, en effet ( liv. H, chap. 2 , pag. 7 0 ) , ((u’on
peut ra fra îch ir les boissons au Callao en les plongeant dans
l ’eau de la mer; mais c’est M. de Humboldt cj[ui a prouvé le premier
, par des expériences e x a c te s , que cette température accidentelle
est l ’e ffe t, du moinswen grande p a rtie, d’un courant
mér idiona l, dont la limite est le cap B lan c ; plus au Nord,
dans le golfe de Guayac[uil, il n’en a ¡loint trouv é de traces.
Les nombreuses observations recueillies sur la Coquille, soit
pendant sa navigation le lon g des côtes du Ch ili et du Pérou ,
soit durant son séjour â la Conception , à Lima et â P a y ta , fourniront
sur ce curieux phénomène d’importantes données. A
Payta, par exemple, la température de l’air était, en g én é ra l,
de 5 , de (3, et même quelquefois de 7" centigrades supérieure il
celle cle la m e r ; la différence moyenne de ces températures,
déterminée pa r treize jou rs d’observation dans le mois de