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de s’opposer à quiconque tenterait de les usurper ou de la priver
de la représentation qui lui appartient dans le gouvernement
sujiréme de la république?
«V. Exc. s’engage-t-elle à obéir aveuglément à la constitution
et aux lois (jue cette jirovince fera par le moyen de ses représentants
, librement élus par toutes les villes ?
«V. Exc. jiromet-elle de se soumettre, avec les forces q u ’elle
commande et pourra commander, à cette unirjue autorité souveraine,
et de reconnaitre en elle cette attribution?
« E t ayant répondu à haute voix et eu termes compréhensibles,
qu ’elle s’engageait et s’obligeait de la manière la plus solenne
lle , devant Dieu et devant les hommes, a remjdir et exécuter
en entier toutes les demandes antérieures, elle les a signées
conjointement avec lesdits membres. »
Ramon F re ire Esteban Manzanos Juan Castellón. — José
Salvador Palma. — Pedro José de Zañartu. _ Felis Antonio
Vascjuez de Novoa. _ Francisco de Binimelis. — Julián
Xarpa. _ Gregorio Moreno. _ Fernando Figueroa. — Fray-
Pablo Rivas. — Pedro José del R io , secrétaire.
L ’assemblée des villes Ubres de la province de la Concepcion h
IExcellentissime seigneur, directeur suprême de la république
du Ch ili, don Bernardo O ’Higgins.
« Seigneur dire c teur , quand nous considérons que "V. Ex c .,
fils du p a y s , a réduit ses frères infor tunés de cette province à
l’état misérable dans lequel ils se tro u v en t, notre réflexion
s’abîme. Nous voudrions chercher des motifs pour colorer à la
face du monde sensé ces jirocédés qui dégradent V. Exc. et justifient
nos jd a in te s , et nous ne pouvons en trou v er aucun.
« Ainsi d on c , que V. Exc. ne trouve pas mauvais que nous
lu i fassions entendre la critique applicable à celui qui en est la
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cause; et n o u s , nous conduisant, pour la jiremière fois en
hommes, nous montrerons que nous avons le sentiment de ce
que nous sommes et de ce qu’il faut fa ir e , e l que l ’habitude dc
l ’esclavage n ’a pas entièrement détruit en nous le pouvoir de
jienser et d’exécuter.
« Le manque de numéraire jiour entretenir l'a rmé e , la nudité,
la faim e t les autres misères que cette armée a souffertes,
nous persuadaient q u ’on voulait sa dissolution.
« Le méjiris a llier que Fou a eu jiour les justes réclamations
des h abitants, pour la terminaison de la guerre qui a désolé
notre jirovince; la froide indifférence que l’on a mise à nous
se co u r ir , tan t q u ’a duré notre détresse à T a lcahuano ; les ordres
par lesquels on a permis à certains hommes l ’exportation
des grains en faveur de l ’autre p ro v in c e , dans des circonstances
où la population de celle-ci mourait de besoin ; enfin la loi destructive
de la division de la province en d is tr ic ts , nous jirou-
vent évidemment q u ’il est temps que nous réclamions nos droits
imprescriptibles, et que nous éloignions les obstacles (jui s’opposent
à notre liberté c iv ile , puiscjue notre patience n'a déjà que
trop dépassé toutes les bornes de la souffrance.
« Des à présent, excellentissime seign eur, cette province
brise le jo u g (jui l ’attachait à votre g o u v c ru em eu t, convaincue
de sa nullité et des moyens illégitimes cjue V. Exc. sait employer
pour perpétuer sou pouvoir contre la volonté de tous les habitants.
La convention élevée par V . E x c ., en désignant aux
lieutenants-gouverneurs les sujets qui devaient la composer, est
une preuve de cette vérité. Les articles constitutionnels sanctionnés
J i a r elle nous convainquent ju sq u ’à l ’é viden ce, q u ’une
main jiartiale et jieu délicate envers les droits do l ’homme a
voulu flatter T . Exc., en consolidant son pouvoir sans l ’intervention
des habitants, qui doivent se pénétrer de ses bonnes on
mauvaises qualités.