dont le vaigrage fut garni et calfaté comme le bordage extérieur,
de manière que le fond pouvait offrir une grande résistance à
([uelque choc fo r tu it , et p a re r ainsi aux suites fâcheusesc[ui en
sont souvent le résultat. Des soutes triangulaires de quatre
pieds de b a se , dont le sommet reposait sur le v a ig r a g e , et qui
communiquaient à l ’entreqjont au moyen de petits panneaux,
furent construites le lon g des côtés, pour renfermer le charbon
de terre et les matières encombrantes.
Dans le dessein de combattre autant que possible la puissance
exercée sur les aiguilles aimantées par les masses ferrugineuses
ipii entrent dans la construction et dans l'armement des navires
, nous fîmes g a rn ir , clouer et ch eviller en c u iv r e , dans un
espace de douze pieds de r a y o n , la partie du gailla rd d'arrière
destinée â être le théâtre de nos observations magnétiques.
Le m a té r ie l, entièrement n eu f, comprenait deux ans de campagn
e , d’après les règlements en v ig u eu r , et un supplément
de deux chaînes en fe r , une ancre de bossoir, un c â b le , deux
jeu x de voiles, trente caisses en fer pour renfermer une partie du
liisciiit et des légumes , un alambic de trente litres devant servir
â la distillation de fe a u de mer dans les cas impré vus, un four
assez grand pour donner un repas de pain frais tous les jo u rs à
l ’équip age, enfin une quantité suffisante d’objets d’échange pour
nous p rocurer des rafraîchissements dans les contrées sauvages.
Convaincu que le besoin d'eau se fait d’autant [¡lus sentir a
la m e r , qu’on est obligé de se mesurer sur la ra tion qui est
allouée, et que la pénurie de cet aliment est une des principales
causes des maladies des marins dans les longues nav igations,
nous composâmes cette [lartie de notre approvisionnement de
manière à ne jamais être dans la nécessité de rationner l ’équi-
[lage, c’est-à-dire que nous le portâmes à six mois au moyen
d’un certain nombre de caisses e n fe r , dont nous nous servîmes
p ou r former l ’arrimage.
Nous embarquâmes pour quinze mois de vivres de cam]iagne,
et nous devons des remerciments à M. le directeur des subsistances
de la marine, pour l’attention qu’il eut d’en soigner
spécialement la composition. Il nous lu t accordé deux caisses
de gélatine de Gauthier, et des viandes pré|iarées par la m é thode
d’Ap|)ert, avec un supplément de sucre et de café particulièrement
destiné aux déjeuners de féquipag e. Nous reçûmes,
en o u tre , une somme de mille piastres, dont l’emploi ne devait
avoir lieu que pour l’achat des rafraîchissements nécessaires
daus les pays isolés, oû des traites sur le Trésor royal ne seraient
[loirit acceptées en paiement.
Nous réduisîmes le [¡ersomiel autant que le permit la force
du n a v ire , dans le dessein de le loger le mieux possible, et de
contribuer encore par ce moyen à la conservation de sa sauté.
L’état-major était composé de douze personnes, et l ’équipage
de soixante hommes, presque tous jeunes matelots du littoral
de la F rance , ¡¡leins de bonne vo lonté, et animés de cet enthousiasme
([ui présage les succès. Les marins reçurent des
magasins du gouvernement des capotes eu drap et en toile im-
[lerméable, avec des caleçons et des gilets de flanelle; et nous
lûmes autorisé à embarquer, j)our leur usage particulier, du
savon et du tab a c , qui devaient leur être distribués à la mer
eu proportion de leurs besoins.
La Coquille fut armée sur le pied de co rv e tte, désignation
([u’elle reçut de Son Exe. le ministre de la m a r in e , en raison
de la campagne fpi’elle allait exécuter. Des médailles furent
fra])pées à P a r is , pom- pcri)étuer le souvenir de l ’expédition ■.
il nous en fut remis trente en argent et trois cents en bronze,
afin de les déposer dans les parages lointains oû nous pourrions
aborder.
Au milieu des travaux continuels nécessités ¡¡ar fa rmement,
que la saison avancée nous faisait im devoir d’a c c é lé r e r , nous
Voyage de la Coquille. — Part, hist, 8
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