Oclohro
1822,
CHAPITRE Y.
RE.MARQÜES SUR LA BAIE DE SANTA-CATHARLNA.
I/iALviENSE canal qui sépare l’ile Santa-Catharina du continent
, très-resserré vers le milieu de sa longueur par les pointes
des terres opposées, lesquelles, à en ju g e r par le peu de profondeur
de l ’eau dans cette p a rtie, ont dû être autrefois réunies,
se divise en deux vastes bassins de grandeur à peu près ég a le ,
aboutissant l ’un et l ’autre à la ville de Nossa Senhora do Deste
r ro , bâtie précisément sur la rive orientale de la passe étroite
qui les réunit.
Nous n’avons pas eu le loisir d’examiner le bassin du Su d,
q ui, d’ailleurs, est peu fréqu en té , (pioiqu’on nous ait assuré
que de grands navires (louvaient le remonter jusqu’auprès de
la v ille , avantage cpie ne présente pas celui du Nord, dans lequel
nous avons séjourné. Celui-ci forme plus particulièrement le point
de re lâ ch e , connu sous le nom de Santa-Catharina. C ’est, après
Rio de Janeiro, la baie la meilleure et la plus considérable de
l’Amérlrpie méridionale ; elle peut recevoir les plus grandes escadres,
mettre sous la défense de fortifications mieux entendues
que celles qui existent actnellement plus de navires marchands
que tout le commerce du Brésil n’en attirera jamais, et devenir
(leut-ètre un jour, jiar sa position g éo g rap h iq u e , l ’un des points
les plus iiiiportants de fO c é an austral. De hautes montagnes
bordent scs cô te s , et l’abritent surtout des vents du S u d , qui
régnent pendant la mauvaise saison. Ses rivages offrent beaucoup
d’anses, de c riq u e s, où viennent se ré fu g ie r les petits
bâtiments, et dont les plages de sable sont très-favorables aux
0|)ératious de la pêche, qui y est très-abondante.
Nous trouvâmes cette baie défendue par de faibles for tifica tions
mal entretenues, et encore plus mal servies; tels sont ;
le for t Sam-Jozé sur P u n ta -C ro ç a , celui que nous avons remarqué
sur la plus grande des îles dos Ratone s , et la batterie tombant
en ru in e , qui s’élève sur la plage de S anta -C ath ar ina , au
revers de la pointe de Nossa Senhora do Desterro. L a forteresse
de Santa-Cruz, bâtie sur f i le An h atomirim, est fo u v ra g e le
plus considérable. Sa fondation date de fép o q u e du premier
établissement colonial. On y jcénètre par un p o r ta il, remarquable
par son style gothique et sa v étu s té , après avoir gravi
une centaine de m arch e s, où d'énormes côtes de baleines sont
placées en guise de rampe. Des bosquets touffus, demeure ch armante
d'une foule d’oiseaux-mouches, bordent les (jarties latérales
de cet escalier jusc[u’au déb a rcada irc , dont l ’emplacement
très-étroit est mascpié par une pointe et des rochers de granit.
Trente-deux canons rou illés , de différents ca lib re s , montés suides
affûts délabrés, composaient toute f artillerie de cette forteresse
quand nous la visitâmes; et quelques soldats déguenillés,
ressemblant plus à des paysans qu’à des militaires, eu
formaient la garnison.
D urant notre séjour, des commissaires, envoyés par rem|ie-
reur, s’occupaient de prendre des renseignements sur les moyens
de défense c[ue possédait la baie de Santa-Catharina; et nul
doute qu’ils n’aient signalé le mauvais état de toutes les batteries,
et obtenu leu r prompte réparation.
Il est un plaisir toujours n ouveau (lour le marin voué par goût
à une vie e rrante, c'est de fouler de ses pas vagabonds des terres
fertiles, dont la main de l’homme a à peine défriché c|uelques
points. Il est bercé de douces rêveries, ((uand, suivant un sentier
Voyage lie laCoquilte.pKKr.m%t. \ l\