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LÉZARDS CAMÉLÉONIENS
connaître, parce que c'est à cette disposition que l'on
peut rapporter plusieurs circonstances de la vie des
Caméléoniens, telles que lafoculté qu'ils ont de rester
gonflés ou bouffis durant des heures entières sans
qu'on puisse distinguer chez eux pendant ce temps le
moindre mouvement de la respiration, ni dans les os
ni dans les muscles du tronc ; le changement rapide
de forme et de volume de leur tronc, de leurs membres
, et de la base et de la queue; peut-être la prestesse
avec laquelle ils lancent au dehors et retirent la
langue dans la cavité de la bouche ; enfin le pouvoir
qn'ils ont de modifier à volonté les couleurs de leur
peau en tout ou en partie.
La glotte et la trachée ressemblent à celles des oiseaux
, avec cette particularité observée par Perrault,
que la fente de leur larynx est située en travers au lieu
d'être disposée en longueur, comme dans les animaux
qui produisent de la voix. Vallisnieri est aussi le premier
qui ait parlé de l'existence du sac ou de la vésicule
en forme de goitre à parois sohdes, et recouverte
d'une forte aponévrose (i) argentée. Ce follicule, semblable
à la vessie aérienne des Poissons, communique
avec la glotte, il est placé à la base de l'os hyoïde
vers la racine de la portion tubulée de la langue.
Les poumons sont double^ et symétriques. Lorsqu'ils
sont vides d'air on les voit affaissés, comme
deux petites masses charnues^ au-dessous du coeur, et
sur les parties latérales et postérieures d'une sorte de
mésentère étendu., comme un médiastin, de la colonne
(I) I s t o r i a del Ca m e l e o n t e . —« Una'vescica,^p follicolo di densa
membrana riceve l'aria e si gonfia et s'invicidisce, come fanno i
polmoni, eie. Sta collocata libera ne suoi dintorni in una cavernctta
assai ampia, scavata sotto la base dell'osse ioide, etc. » , •
H.ì
c u SAURIENS CIIÉLOPODES. 18 7
vertébrale à l'appendice ou plutôt à la ligne moyenne
interne, qui tient lieu de sternum; mais aussitôt que
l'air y pénètre , ces organes se gonflent tellement ,
qu'ils recouvrent toute la masse intestinale , et qu'ils
ne peuvent plus être contenus dans la cavité abdominale.
On voit alors que leur forme est tout-à-fait
particulière, et ce sont, sans contredit, ceux de tous
les animaux vertébrés qui ont les poumons les plus
ddatables et les plus prolongés-. En général, les cellules
qu'ils constituent sont très grandes ; mais de
plus leur masse est lobée en sept ou huit appendices
de chaque côté, lesquels semblent se terminer en
pointes. Ces portions amincies se prolongent ellesmêmes
, les unes pour pénétrer dans des cellules nombreuses
qui partagent la cavité abdominale en compartiniens
réguliers, à droite et à gauche , ce sont des
réservoirs à air. Les autres appendices de ces poumons
pénètrent également sous la peau entre les muscles ,
auxquels le derme n'est adhérent que par quelques
lames membraneuses, surtout dans les régions médianes
, de l'épine du dos et du ventre, autour des
mâchoires, des tarses ou des carpes , et de l'extrémité
libre de la queue. Partout ailleurs la peau ressemble
à un sac qui enveloppe le corps sans s'y attacher,
comme cela arrive également aux Crapauds et à
la plupart des Batraciens Anoures.
Les organes de la circulation n'ont rien offert de
particulier. Le coeur, renfermé dans son péricarde,
est petit, et les vaisseaux c[ui s'y rendent ou qui en
proviennent sont ceux qu'on retrouve chez les autres
Sauriens.
Nous n'avons également aucune observation importante
à présenter sur les organes sécrétoires. La mu