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5o LEZAKDS CROCODILIEîiS
connaître ces animaux que sous l'édilat de Scaurus, et
sept années avant l'ère chrétienne. Auguste en fit présenter
dans un amphithéâtre trente-six à la fois, qui
furent livrés à la mort dans une sorte de combat par
des gladiateurs, comme un spectacle extraordinaire et
mémorable.
On sait que le Crocodile était un animal sacré pour
les anciens Égyptiens , et qu'ils le révéraient comme
une divinité. Quelques individus, apprivoisés dès leur
jeunesse, étaient soignés et nourris par des prêtres,
exclusivement consacrés à cette fonction. On ornait
d'anneaux d'or et de pierres précieuses les opercules
de leurs oreilles, qu'on transperçait à cet effet. On
garnissait de bracelets leurs pattes antérieures, et,
suivant le récit d Hérodote, on les présentait ainsi à
la vénération du peuple. Après leur mort, on en embaumait
précieusement les dépouilles, avant de les
déposer avec cérémonie dans des cellules particulières,
disposées à cet efi'et dans leur nécropolis ou hypogée.
C'est du centre de ces monumens funèbres que plusieurs
momies de Crocodiles ont été extraites dans un
état parfait de conservation, plus de vingt siècles
après leur mort , et que nous en avons plusieurs exposées
à la vue du public dans nos musées, à Paris.
Strabon (i) raconte que dans la ville d'Arsinoé,
qu'on nommait auparavant Crococlilopolis ou la ville
aux Crocodiles, on voyait une piscine, construite
comme un édifice public , desservie par des prê'.res qui
prenaient un soin tout partsculier d'un Crocodile
choisi, auquel on donnait le nom de Suchus ou Souches,
20 .-/1 M. Champoilion jeune nous a appris que les
il) Géographie, livre 17, pag. 811, de la traduct. française.
OU SAURIENS ASPIDIOTES. 5l
Égyptiens représentaient un dieu qu'ils nommaient
Souh ; c£ue c'était un homme avec une tête de Crocodile.
Quelques autres passages des plus anciens auteurs,
et en particulier d'Hérodote, ont encore donné lieu
à des dissertations importantes. Tel est celui qui est
relatif au Trochile, petit oiseau échassier, ou du moins
considéré comme tel par Aldrovandi, et ensuite par
Ray et Salerne, qui ont même supposé que c'était un
Coure-Vite ou. Charadrius, qu'Hasselquitz a nommé
Egjjjtius. Il est dit que toutes les fois que le Crocodile
sort de l'eau pour aller à terre, et qu'il s y étend
la gueule ouverte, le Trochile s'y glisse, et mange
toutes les Bdelles qui y sont attachées, et que cet animal
reconnaissant ne lui fait aucun mal (1). La plupart
des auteurs , jusqu'à Scaliger, ont pensé que ces
BrîcA/a étaient des sangsues, parce que ce mot , qui signifie
animaux suceurs, désigne en effet le plus souvent
ces espèces d'Annélides ; mais M. Geoffroy Saint-
Hilaire, qui a paraphrasé avec beaucoup de science
et d'érudition le texte dHérodote dans le grand ouvrage
sur l'Égypte , est porté à penser que ces Bdelles
étaient des espèces de cousins , ou d'autres Insectes
semblables aux Maringouins , qui , d'après M. DescoLirtils,
viennent aussi en Amérique s'attacher aux
parties intérieures de la bouche des Caïmans.
Le passage dans lequel Hérodote parle des habitans
d'Éléphantine , qui mangeaient de la chair des
Crocodiles qu'ils nommaient Campsès ( Aûà xau-^ai ),
fait supposer à Cuvier (.i) que ce dernier nom n'était
(1) Foyez aussi Histoire des Animaux, d'Aristote , traduct. de
Camus, livre g, chap. 6, page 551.
(a) Ossemecs fossiles, tom. 5, a« par t . , pag. 45.
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