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d'ecailles toujours semblables les unes aux autres,
régulièrement distribuées par anneaux ou par verticilles;
parce rpe leur tronc est tellement allongé qu'il
se confond souvent avec l'origine de la queue, et parce
qu'il oiïi-e fort souvent un pli ou une rainure longitudinale
sur les flancs.
7 " Enfin les SCINCOÏDIENS diffèrent des Varaniens ,
parce qu'ils ont aussi des écailles semblables sur
toutes les parties du corps, et que constamment elles
sont superposées à peu près comme celles des poissons
i)u comme les tuiles d'un toit.
A ces caractères généraux, purement différentiels ,
il s'en joint un grand nomlire d'autres tirés des formes
de l'organisation et des moeurs , ainsi que nous aurons
occasion de le démontrer par la suite; cependant il
faut remarquer qu'il résulte de cet examen, que les
Varaniens diff'èrent absolument de toutes les espèces
distribuées dans les sept autres familles par des particularités
évidentes et faciles à dénoter, commue nous
l'exposons ici.
Savoir, des Crocodiliens^ par les doigts qui sont
tous munis d'ongles, et jamais palmés à la base : par
les tubercules cutanés , qui ne sont ni carrés , ni garnis
d'arêtes saillantes; par la langue protractile ; enfin par
la forme des dents, des pupilles, des conduits auditifs,
et surtout par les organes génitaux mâles qui sont
doubles. Des Caméléoniens ^ parce que leur langue est
fourchue à la pointe ; les yeux à deux paupières distinctes
, ainsi que les conduits auditifs. Le corps plutôt
déprimé que comprimé ; par la longueur relative
de la queue, qui n'est jamais préhensile. Des Geckolienspar
la forme et l'inégalité de la longueur des
doigts , les mouvemens de la langue , la présence des
OU SAURIENS PLATYKOTES. 44 '
paupières mobiles. Des Iguaniens , par les écailles du
tronc, l'absence d'une crête dorsale, la conformation
vaginale de la langue. Des Lacertiens ^ par la difference
des tégumens de la tête et du corps, et par la forme
des dents. Enfin des Clialcidiens et des Sciiicoïdiciis ^
par la forme du tronc non arrondie , et par l'origine
de la queue bien distincte ; par la structure de la
langue, et surtout par la forme et la disposition des
écailles.
Les noms sous lesquels on a désigné cette famille
sont tout-à-fait singuliers, et nous pouvons dire tous
très fautifs par leur origine. Cependant, comme ils
sont adoptés, ils exigent de notre part une explication
qui trouvera sa place dans l'abrégé historique que
nous allons présenter ici.
Il est nécessaire de savoir d'abord que Linné et la
plupart des naturalistes méthodiques avaient placé ces
Sauriens dans le grand genre Lézard ( Lacerta). Daudin
est le premier qui ait distingué la plupart des
espèces pour les réunir sous le nom générique de
Tupinamhis, dénomination qui avait été employée
par Lacépède pour désigner l'individu dont mademoiselle
de Mérian avait parlé sous ce même nom, par suite
d'une méprise dont voici l'occasion. Marcgrave , dans
son Histoire du Brésil, qui est écrite en latin , avait
dit, livre 6, chapitre 11 , en parlant d'une espèce de
Monitor, que les Brésiliens l'appelaient Téjii-Guazu^
et les habitans du Topinamboux , Témapara. [Brasiliensibus
Tejuguazu et Temapara y'upinamhis. ) Le
nom d'un peuple a été pris pour celui de l'animal, et
la méprise est devenue d'autant plus singulièiT;, (pu;,
par une iaute d'impression qui se trouve répétée ilans
quelques ouvrages , ce dernier terme est ainsi défi