22 LEZARDS CROCOBILIENS
petit entonnoir de forme ovalaire , qui s'applique
sur l'orifice vestibulaire ^ tandis que par l'autre bout
il porte sur une portion grêle et cartilagineuse, par
laquelle il adhère à la membrane du tambour. D'ailleurs
l'organe de l'ouïe ressemble à celui des Cbéloniens
et des autres Reptiles (i), et même des Oiseaux
(2)
Les jeux des Crocodiliens sont constamment très
petits; ils présentent une fente allongée tout-à-fait
dans la direction du museau. On les a comparés généralement
à ceux des cochons. La structure de ces organes
est à peu près celle qu'ona observée dans les Tortues
aquatiques. Ils ont également trois paupières : deux
externes ou cutanées, dont l'inférieure est la plus mobile
; la troisième paupière, ou la nyctitante, joue
transversalement sous les autres ; elle est presque
transparente, et elle est évidemmentdestinéeàprotéger
la cornée quand Fanimal ouvre les yeux dans l'eau , où
il plonge à d'assez grandes profondeurs. La pupille ,
qui présente une fente verticale (3), paraît se dilater
sur deux portions inégales d'un cercle concave, en
laissant ainsi libre une fente allongée dans l'iris , dont
la teinte varie. On a remarqué que le cristallin est
très convexe, et semble se rapprocher de la figure sphérique,
comme on l'observe dans tousles animaux aquatiques
, et surtout dans les poissons. Mais il y a une
glande lacrymale très développée, placée au-dessus de
(1) Voyez tome i«' du présent ouvrage, page 91, et tome 11;
page 634.
(2) WiNDisciiMANN, De penitiori auris structura in Amphibiis.
In-4°, i83i, Leipzick.
(3) SwAMMERDAM, Biblia nat. tome n , p. 881, avait déjà observé
ce fait : il compare l'oeil du Crocodile à celui du Chat, et il dit :
Papilloe apertura diurno tempore oblongam veluti rimam refert.
o u SAURIENS ASPIDIOTES.
' l'oeil, dans la partie antérieure de l'orbite. On observe
; aussi' un conduit qui dirige les larmes vers la partie
I moyenne du canal des narines, de manière à laisser
I constamment humide la membrane pituitaire.
3" Des organes de la nutrition.
Comme nous avons donné beaucoup de détails (i)
• sur les os qui concourent à former la bouche, et en
l particulier sur les deux mâchoires dans les Crocodiliens
? que nous avons pris pour exemple, de ce qu'on rer
trouve chez les autres Sauriens, nous ne présenterons
• pas de nouveaux développemens à ce sujet. Il nous suffira
de rappeler que les condyles temporaux, qui correspondent
aux os carrés^ sont soudés aux temporaux,
qu'ils sont rejetés très en arrière au-delà de l'articulation
occipitale, et que de cette manière les branches de la
mâchoire inférieure sont réellement plus longues que
la tête. Comme la fosse condylienne a son plus grand
diamètre en travers, ses mouvemens sont bornés à ceux
de l'élévation et de l'abaissement ; de sorte qu'il n'y
a aucun déplacement latéral, ni de devant en arrière,
l'animal n'étant réellement pas doué de la faculté de
mâcher ou de broyer la proie qu'il doit saisir pour
la déchirer entre deux tenailles garnies de dents coniques
et pointues, qui ne peuvent se déplacer ni de
devant en arrière, ni de droite à gauche. Les Crocor
diliens, d'ailleurs, se distinguent de la plupart des
autres Sauriens par l'absence absolue des lèvres cuta-
I nées, de sorte qu'on peut voir leurs dents, même
y (i) Tome du présent ouvrage, page 54 et suivantes pour
les crânes, et 119 pour les mâchoires.