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LÉZ.AliUS NAIlANii:r;d
ou moins foncée avec des taclies qui paraissent dépendre
des tubercules, dont les teintes , diversement
groupées, offrent des dessins plus ou moins réguliers,
et représentent des mosaïques admirablement serties.
De sorte qu'on pourrait employer avec succès dans
rindustrie la peau de ces Sauriens, convenablement
préparée, pour en recouvrir de petits ustensiles ou
des bijoux, comme on le fait avec le Galuchat. Elle
est en effet composée d'un derme fibreux très solide,
et les granulations de matière cornée , quelquefois
même calcaire, qui s'y trouvent disséminés avec la plus
grande symétrie , comme de petites pierres serties ou
enchâssées, permettrait d'en revêtir les étuis de certains
meubles ou de bijoux qui résisteraient très bien
aux frottemens.
Les narines^ quant à leur orifice extérieur, varient
un peu dans les diverses espèces ; cependant elles
sont toujours latérales, mais plus ou moins rapprochées
du museau. Leur trajet est court; elles s'ouvrent
dans la bouche par deux fentes longitudinales
qui se voient dans la concavité du palais, au devant
de la région correspondante du plancher des orbites.
Les espèces qui vont souvent dans l'eau offrent une
sorte de poche ou de cavité servant à l'entrée des
fosses nasales ; tandis que, chez ¡es espèces tout-à-fait
terrestres, la fente est plus large, plus allongée, et
plus rapprochée de l'orbite. Il est cependant très
probable que les narines et les conduits qui y aboutissent
servent plutôt à l'acte de la respiration qu'à
la perception des odeurs dont ces animaux ne doivent
pas éprouver le besoin, leur respiration é tant d'ailleurs
lente et arbitraire.
La langue des Varaniens présente, comme nous
ou SAUKIKNS l'LATVNCitLS. 457
l'avons déjà dit, un caractère particulier : elle est
charnue, très extensible, et peut offrir alors une longueur
à peu près double de celle de la tête; elle est
de forme cylindrique dans les trois cjuarts de son
étendue, et son autre quart forme deux pointes coniques,
dépourvues de papilles, recouvertes d'un épiderme
corné , mince , ffexible ; ces parties peuvent
s'écarter l'une de l'autre comme si la langue était fendue
régulièrement dans sa longueur. On voit en effet en
dessous un sillon longitudinal dans la région papilleuse
et charnue , ce qui a fait même donner, par
quelques auteurs , à cette famille de Saïu'iens , le
nom de Fissiliiigues. Cette langue peut rentrer à sa
base de plus de moitié de sa longueur, dans une sorte
de fourreau ou de gaine, et elle est le plus souvent
colorée dans la partie qui reste hors de l'étui, où on
la distingue par la teinte, même lorque le Reptile
ne l'a pas poussée au dehors.
Les yeux sont grands : par leur situation ils correspondent
à peu près à la partie moyenne de la tête
et sur la même ligne que les narines. Les paupières
mobiles sont minces, et les tégumens en sont très
finement granulés ; leur commissure se trouve sur une
ligne tout-à-fait horizontale et fort allongée. L'inférieure
est beaucoup plus grande, elle paraît aussi
plus mobile que la supérieure, qui reste presque
toujours baissée. Il paraît que l'oeil ne présente d'ailleurs
aucune différence notable d'avec celui des autres
Lézards.
Les conduits auditifs sont très apparens, situés fort
bas, et pour ainsi dire derrière le crâne. On les voit
à la région postérieure de la commissure des mâchoires;
ils offrent une sorte de déchirure oblique-
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