It :
i4:7 « LE/.AUDS VARAXlENâ
DESCRIPTION.
FORMES. La téte a la forme ordinaire, c'est-à-dire celle d'une
pyramide à quatre faces. Les dents sont courtes , au nombre de
vingt-deux à la mâchoire inférieure , et de trente à la supérieure,
parmi lesquelles on compte huit intermaxillaires fort petites.
Les cinq ou six premières maxillaires sont très peu comprimées,
ou presque coniques , et les postérieures tuberculeuses ou à couronne
tout-à-fait arrondie. Il est vrai de dire cependant que ceci
ne s'observe que chez les sujets adultes, car les jeunes individus
ont toutes leurs dents maxillaires un peu aplaties sur les côtés.
Les narines ressemblent à des trous ovales; elles sont placées en
long, l'une à droite, l'autre à gauche du museau, positivement
entre l'extrémité de celui-ci et le bord antérieur de l'oeil. La surface
et les côtés de la téte sont revêtus de petites plaques polygones
aplaties ; mais on remarque que celles de ces plaques qui
garnissent les régions sus-orbitaires et les tempes sont un peu
moins dilatées que les autres. Le Varan du Nil a les membres
bien développés. Ses doigts sont longs et ses ongles crochus,
comprimés et ti'ès acérés. La queue est une demi - fois plus
longue que le restant du corps. Elle est fortement aplatie de
droite à gauche dans la presque totalité de son étendue , et la
carène, ou plutôt la crête qui la surmonte , est plus haute que
chez aucune autre espèce du genre Varan. Le dos et les régions
supérieures du cou et des membres présentent des écailles ovales,
convexes, ou en dos d'âne, qui sont entourées chacune de deux
rangs de petits tubercules granuleux (i). Celles du dessous du cou
et des pattes ont également une forme ovale , mais elles sont aplaties.
Les écailles rostrales et les caudales sont quadrangulaires,
les unes lisses, et les autres légèrement carénées. Sous les doigts,
on remarque des lignes transversales entourées de petites écailles
granuleuses.
COLORATION. La couleur générale des parties supérieures des
individus qui ont déjà acquis une certaine taille , est d'un gris
verdâtre, piqueté de noir. Sur la nuque, ils offrent quatre ou
cinq chevrons jaunes, emboîtés les uns dans les autres , ayant
leur sommet dirigé en arrière. A partir des épaules jusqu'à la
racine de la queue, l'on voit sept ou huit rangs transversaux d'o-
(1) Voyez Pl. 35, n" 4.
Il t
OU SAURIENS PLATYNOTES. 47 9
celles d'un jaune verdâtre. La queue présente dans sa première
moitié des bandes circulaires , composées d'ocelles semblables à
ceux du dos , et dans le reste de son étendue, des anneaux de la
même couleur que ces ocelles. Le dessus des membres est semé de
points également jaunes-verdâtres, qui quelquefois se réunissent en
petits groupes de quatre ou cinq chacun. Le devant de l'épaule
est marqué d'un large ruban noir. 11 en existe un assez étroit et
liseré de vert pâle, sur chaque tempe. Le dessous du corps est
blanchâtre , avec des bandes brunes en travers du ventre, et un
dessin réticulaire de la même couleur sous les cuisses. Les ongles
sont noirs.
JEUNE AGE. Le mode de coloration des jeunes sujets se fait particulièrement
remarquer par des nuances beaucoup plus foncées.
Cependant on voit en travers du crâne des lignes jaunes, qui
disparaissent avec l'âge. Leur présence en particulier peut servir
à faire distinguer les jeunes Varans du Nil des jeunes Varans du
Bengale, qui n'en offrent jamais. Sur chaque tempe, qui est de
la même couleur que ces lignes, se trouve imprimée en long une
bande noire. La teinte jaune pâle , qui est répandue sur les parties
inférieures, est coupée transversalement de raies d'un noir
foncé, couleur qui est aussi celle du dessin réticulaire qui existe
sous les cuisses. Les lignes jamies en chevrons de la nuque sont
surtout très apparentes ; on en compte ordinairement quatre ou
cinq. C'est d'après un individu dans cet état que Daudin a établi
son Tupinamhis elegans.
DI-MEKSIONS. Longueur totale, i" 38. Téle. Long. 12". Cou. Long.
i5". Corps. Long. 4". Memb. antér. Long. 25". Memh. poster.
Long. 2g". Queue. Long. 71".
PATRIE. 11 est très probable que cette espèce vit dans la plupart,
si ce n'est dans tous les fleuves de l'Afrique. On sait qu'elle
est très commune dans le Nil, qu'elle se trouve dans le Sénégal
, dans les rivières du cap de Bonne-Espérance , où en particulier
elle a été vue par Sparmann et Levaillant. M. Sandré
de Bordeaux a donné au Muséum un jeune individu qui avait été
péché près de Sierra Leone, dans une rivière nommée le grand
Galbar. Daudin a certainement été induit en erreur lorsqu'il a
dit que son Tupinambis elegans était d'origine américaine, car le
Varan du Nil, dont il est tout simplement le jeune âge, ne se
rencontre pas ailleurs qu'en Afrique.
Observations. Ce Varan, que Hasselquitz , Linné, Forskal et
Gmelin ont appelé Laccrta Niloiica, se trouve gravé plusieurs