: .
Il ^
iîli ï
1 8 2 LÉZARDS CAMÉLÉONIENS
C'était un fait important à constater pour la physiologie
, en raison de la faculté que possèdent les Caméléons
de diriger à volonté, et ensemble ou séparément,
les yeux vers des objets divers et des lieux dilFérens ;
ainsi l'oeil d'un côté peut être porté en haut, et l'ouverture
pupillaire de l'oeil du côté opposé dirigée en
bas ; de même l'un en avant, l'autre en arrière.
Les narines et leurs cavités n'offrent rien de particulier,
sinon qu'elles ont peu d'étendue. Leur orifice
extérieur est latéral, de sorte que ces ouvertures sont
assez distantes, le museau devenant de suite très
large. Leurs cavités traversent les os incisifs dans la région
qui les joint aux sus-maxillaires ; elles se rapprochent
du côté du palais, où elles s'ouvrent par une fente
allongée qui va en s'élargissant du côté de l'arrièrebouche.
C'est dans cette fente que se loge en partie le
tubercule de la langue, lorsque la bouche est fermée
ou les mâchoires rapprochées. Jusqu'ici on ne leur a
pas reconnu de sinus accessoires ou de cavités supplémentaires
, de sorte qu'il est présumable que le sens
de l'odorat est très peu développé chez les Caméléoniens
; cette énergie d'action ne paraissait pas absolument
nécessaire d'après leur genre de vie.
3" Des organes de la nutrition.
Sous ce titre nous ferons connaître successivement
la structure et les fonctions digestives, circulatoires,
respiratoires et sécrétoires des Caméléoniens.
C'est un fait très remarquable dans l'organisation
de ces Sauriens, que le mode qu'ils emploient pour la
préhension des alimens. On sait qu'un grand nombre
de mammifères sont obligés, pour introduire des
o u SAURIENS CnÉLOPODES. 18 3
liquides dans leur bouche, de tremper rapidement la
langue et de la retirer en la contractant rapidement,
après l'avoir courbée en canal sur sa longueur, ou transversalement,
afin d'en former une sorte de pelle. C'est
ainsi que les chats et les chiens ne peuvent boire
qu'en lapant. Les Caméléons font servir leur langue
pour saisir ou attirer dans leur bouche les corps solides
organisés et vivans dont ils font leur nourriture,
et, dans quelques circonstances plus rares, pour absorber
cfuelques gouttes de liquides. Cette opération,
par laquelle la langue est projetée rapidement et en
ligne droite à une assez grande distance du corps, et
par laquelle l'animal peut la lancer en un clin d'oeil
et la retirer avec la même vitesse dans l'intérieur de
la bouche , a été précédemment exposée en faisant
connaître la structure de cet organe.
La bouche des Caméléoniens se ferme si exactement"
qu'alors à peine peut-on distinguer la ligne qui indique
la séparation des mâchoires. Cependant cet
orifice est large et fendu profondément. La mâchoire
inférieure est, en effet, à peu près de la longueur de
toute la base du crâne ^ sur laquelle elle s'articule
au moyen d'une pièce allongée, correspondante à l'os
carré qui descend presque verticalement. Cette mâchoire
inférieure est droite ; mais l'éminence coronoïde
destinée à recevoir le muscle temporal est située
vers le tiers de sa longueur en arrière, ce qui diminue
d'autant l'étendue réelle de la fente de la bouche,
dont la commissure offre dans quelques espèces une
sorte de ligne oblique descendante, qui donne à cette
partie une forme toute particulière, comme Perrault
l'a observé un des premiers.Les dents sont, ainsi que
nous l'avons dit , insérées tout-à-fait sur le bord
fi il1::
i l :
•il
i ¡H
-¡Si"
Ûl'
i ' 1ÎÎ