446 MZAKDS YAÌ5ANIENS
I I . ORGANISATION DES VARANIENS.
La structure des Sauriens de cette famille n'exio-erait
pas de nous une étude particulière, si leur squelette
et surtout la portion correspondante à la téte
n'avait offert des dispositions singulières , auxquelles
l'anatomie comparée a dû mettre une grande importance
, parce qu'elle y a indiqué un véritable passage
naturel de l'ordre des Lézards à celui des Serpens.
C'est principalement encore parce que, parmi les
ossemens des Reptiles fossiles de la plus grande dimension,
découverts à Maëstreicht et dans d'autres
localités , Cuvier a reconnu et le premier démontré
les plus grands rapports entre les squelettes de ces
animaux perdus et ceux des Varaniens encore existans
aujourd'hui. Aussi dans son grand ouvrage, ce savant
naturaliste a-t-il fait figurer avec soin et pris essentiellement
pour types de ses descriptions anatomiques
des Sauriens de la division des Lézards, les squelettes
de trois espèces de Monitors qui correspondent réellement
à nos Varaniens.
Ne pouvant faire aussi bien que lui, nous extrairons
de ses recherches la plupart des détails ostéologiques
qui nous seront nécessaires (i).
Les os qui composent la téte dans le Varan du IN il
forment un cône allongé, déprimé, à pointe mousse,
à région frontale et pariétale pleines. Les orbites sont
rondes et en occupent la partie moyenne ; les narines
s'ouvrent au palais presqu'à la hauteur des orbites. Il
( i ) CnviER, Ossemens fossiles, tom. 5, 2« par t ie, pag, a55 et
suiv. pl. 16 et 17.
o u SAURIENS PLATYNOTES. 44 ?
n'y a qu'un intermaxillaire qui porte quatre dents de
chaque côté. Il remonte par une apophyse comprimée
jusque vers le milieu des narines pour s'unir à une
saillie semblable de l'os nasal, qui est impair, et qui,
s'élargissant dans le haut, s'y bifurque pour s'unir aux
deux frontaux. Ceux-ci, placés entre les orbites, ont en
dessous une lame qui, se rapprochant réciproquement,
complète le canal des nerfs olfactifs. Les os maxillaires
reçoivent en avant la partie élargie de l'intermaxillaire,
laquelle a en dessous, derrière les dents, une
apophyse saillante par laquelle elle s'unit, au moyen
d'une rainure, aux os vomériens qui occupent le milieu
du palais. Ces mêmes os maxillaires forment aussi
les côtés du museau ou les joues. L'os frontal antérieur
et le lacrymal n'offrent rien de particulier ; mais le
jugal n'est qu'un stylet arqué et pointu qui n'atteint
ni le frontal postérieur ni le temporal, en sorte que
l'orbite est incomplète comme dans les Geckos.
Cuvier décrit sous le nom d'os surcilier une pièce
particulière s'unissant à la partie élargie du bord orbitaire
du frontal antérieur qui protège le dessus de
l'oeil et qui se retrouve dans les oiseaux. La suture
fronto-pariétale est presque droite et transversale,
c'est sur les limites externes de cette ligne que s'arti-^
culent sur les deux os les frontaux postérieurs qui,
prolongés en arrière en une apophyse grêle, s'unissent
obliquement au temporal pour former l'arcade
zygomatique L'os pariétal est impair, en forme de
boucher élargi antérieurement ; sur ses côtés sont creusées
les fosses temporales; en arrière il est fourchu.
Vers le milieu de ce pariétal on remarque un trou qui
correspond au centre du crâne. Dans l'échancrure postérieure
du pariétal est logé l'occipital supérieur , qui
a tout-à-fait la forme de la portion annulaire d'une