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deux autres ne le sont que médiocrement, et place'es, l'une à
droite l'autre à gauche , en arrière de la région spatuliforme da
bec , où celui-ci oirre en outre un léger étranglement.
La division en deux branches du maxillaire inférieur ne
commence que vers la vingt-deuxième ou la vingt-troisième
dent; en sorte que la portion simple de cet os est xme fois
plus étendue en longueur que la portion double.
C'est surtout chez le Gavial que la tête des jeunes sujets est
relativement plus longue que celle des individus adultes, comme
on peut le voir par les observations suivantes.
Nous l avons trouvée faisant le sixième de la longueur totale
du corps, dans un individu long de cinq mètres et quarante
centimètres , et quatre fois et demie seulement chez un jeune
n'en ayant que cinquante. Cette diiTérence étant due à ce que la
tète prend , à mesure que l'animal grandit, à proportion plus de
largeur que de longueur, en détermine nécessairement d'autres
dans certaines des parties qui composent cette tète.
Ainsi, chez l'individu long de deux mètres et cinquante centimètres
, la portion plane du crâne , laquelle peut être dite
rectangulaire , se trouve avoir près d'une fois p!us de largeur que
de longueur. Les trous ovales qu'on y remarque offrent leur plus
grand diamètre en travers. L'espace interoculaire est d'un tiers
plus grand que le diamètre de ces dernières, et les mâchoires,
mesurées de leur pointe au bord antérieur de la fosse orbitaix-e,
sont de moitié plus longues que le reste de la téte.
Dans le jeune exemplaire , ayant cinquante centimètres de longueur
, la région post-orbito-crânienne n'est cjue d'un cinquième
plus large que longue ; la grandeur de l'orbite est d'un tiers plus
considérable que l'espace compris entre les yeux. Enfin , à partir
de ceux-ci, la longueur du bec est environ de trois quarts plus
grande que celle du crâne , prise du devant des yeux à l'occiput.
Le nombre des dents qui garnissent les deux mâchoires est
de cent dix; vii;gt-neuf de ch .que côté en haut, et vingt-six à
droite et à gauche en bas. Pourtant on rencontre certains individus
auxquels il en manque une ou deux, soit à la mâchoire
inférieure, soit à la mandibule; et tantôt d'un côté seulement,
tantôt des deux à la fois.
Les dix premières dents supérieures, parmi lescjuelles les deux
antérieures sont les moins écartées, se trouvent enfoncées dans
l'os intermaxillaire. La plupart des dents de la mandibule sont
o u SAURIENS ASPIDIOTES. G, GAVIAL. I. l3 j
plus longues que leurs correspondantes de la mâchoire inférieure.
Jusqu'à la dix-neuvième paire ou la vingtième , elles sont un peu
rejetées en dehors ; de sorte que lorsque la bouche est fermée,
les dents d'en haut passent sur les côtés du maxillaire inférieur,
et celles d'en bas sur ceux de la mâchoire supérieure. Les six
dernières paires sont droites ou à peu près, ce qui fait que les
pointes des unes correspondent exactement aux intervalles des
autres.
De toutes ces dents, celles qui ont le plus de longueur sont les
premières, les troisièmes et les quatrièmes d'en haut ; et les premières,
les secondes et les quatrièmes d'en bas. En général, elles
sont un peu courbées et légèrement comprimées d'avant en arrière
; elles offrent de plus un petit tranchant à droite et à gauche.
11 n'y a guère que les huit ou neuf dernières de chaque côté qui
soient presque coniques. De légères arêtes verticales se montrent
sur la surface des dents des vieux individus.
C'est sous la gorge, vers le milieu environ de la longueur des
branches de l'os maxillaire, que se trouvent situées, l une à droite,
l'autre à gauche, les glandes d'où s exhale l'odeur musquée que
répandent plus ou moins tous les Ci ocodiliens.
L'orifice externe des narines est situé sur le dessus du bec , à
peu de distance de son bord terminal. C'est une ouverture semilunaire
, au fond de laquelle on aperçoit une lame cartilagineuse
qui la coupe longitudinalemeni en deux. Les bords de cette ouverture
forment comme deux espèces de lèvres qui, à ce qu'il
semble, peuvent en se rapprochant l'une de l'autre, la fermer
hermetiquement. Ces deux lèvres, dont l'antérieure est curviligne
et la postérieure rectiligne, sont chez les femelles et les jeunes
sujets très minces et complètement molles. Mais chez les vieux
mâles, l'antérieure prend non-seulement une consistance cartilagineuse,
mais un développement tel, que, rejetée qu'elle esten
arrière, elle atteint jusqu'au niveau des septièmes dents, et
que ce museau se trouve triplé en épaisseur. Cette poche, ou
mieux ce sac cartilagineux, à deux loges, considéré en masse,
présente une forme ovalaire. H est échancré en arrière , de manière
à former deux lobes arrondis fort épais. En dessus il offre
sur la ligne médiane, et en avant, une proéminence cordiforme
de chaque côté de laquelle on remarque un pli assez profond en
forme d'S. Ce sac a son ouverture, qui lui est commune avec les
narines, située en dessous.
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