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LKZARDS CnOCOWLIENS
ties Crocodiles, offre à peu près la même figure, c'est-à-dire
celle d'un triangle isocèle plus ou moins ouvert. Néanmoins
il iiuit avouer que cela n'est exact qu'à l'égard de deux
espèces; car le museau élargi des trois autres donne une
certaine forme ovale à la partie antérieure de leur tête.
Dans ce sous-genre, comme dans le suivant, les bords
des mâchoires sont sinueux et les dents inégales. Le nombre
de celles-ci, qui s'élève jusqu'à quatre-vingts, y est
plus grand que chez les Crocodiles, mais moindre que dans
les Gavials.
Les dents inférieures de la quatrième paire ne sont pas les
seules qui se logent dans des creux de la mandibule ; celles
de la première paire sont dans le même cas , et, avec I âge ,
les unes et les autres finissent presque toujours par percer
la mandibule et par se faire jour au-dessus du museau.
Les trous post-orbite-crâniens des Caïmans sont fort
petits; il est même une espèce qui n'en oiïre pas la
moindre trace. Le trou nasal, celui autour des bords duquel
est attachée la peau dans laquelle se trouvent percées
les narines, a la forme d'un oméga (w). La paupière supéi'ieure
renferme dans son épaisseur une lame osseuse, qui
tantôt en occupe toute l'étendue, tantôt la moitié antérieure
seulement. Le Caïman à paupières osseuses est un exemple
du premier cas , le Caïman à museau de brochet en offre
un second. Le plus souvent, les plaques osseuses qu'on volt
sur le cou ne forment pas un bouclier aussi large que chez
les Crocodiles, mais il est plus allongé; de sorte qu'entre
ce bouclier et celui du dos, il n'existe presque pas d'intervalle.
Tantôt les écailles qui revêtent les flancs sont toutes
ovales, plates et égales; tantôt il y en a de petites auxquelles
il s'en mêle de plus grandes qui sont en outre
carénées.
On remarque que la crête caudale des Caïmans est moins
serrée et plus solide , particulièrement dans sa portion
doublée, que celle des Crocodiles et des Gavials.
ou SAURIENS ASl'IDIOTKS. G. CAÏMAN. 05
La longueur de la tête des espèces de ce sous-genre, à
proportion de sa largeur, varie suivant l'âge de l'anim'al.
Ainsi nous nous sommes assuré qu'elle est relativement plus
longue chez les individus de moyen âge que dans les jeunes
et les vieux sujets.
Ce groupe, que Cuvier a établi parmi les Crocodiliens, a été
adopté, soit comme genre , soit comme sous-genre, par tous
les Erpétologistes qui ont écrit sur ces animaux, depuis l'illustre
auteur des Ossemens fossiles. Tous également, à son
exemple, l'ont désigné par le nom de Caïman (Alligator)
à la seule exception de Wagler qui, sans motif, lui a subi
st.tue celui de Champsa-, mais ce dernier nom se trouve
dautant plus mal choisi, que Merrem l'avait déjà employé
pour designer les Crocodiles proprement dits.
Cuvier nous apprend que les auteurs ne sont pas d'accord
sur l'origine du Bom de CAÏMAN; que Bontius (i) au
dix-septieme siècle, dit qu'on nomme ainsi ces Crocodiles aux
Lides; que d'après Margrave (a) il porterait le même nom au
Congo, tandis qu'on l'appelle/^care¡au Brésil. Hochefort
cependant, annonce qu'auxAntilles et au Mexique il estdésigne
sous ce nom de Caïman, qui paraît avoir été importé par
les negres amenés en esclavage d'Afrique en Amérique. Quant
a la designation d'Jlligaior, il paraît dérivé de Legater ou
AUegatar ou du mot portugais corrompu Logarto qui serait
dérivé du latin Lucerla, car Hawkins écrivait^i//agator
et Sloane Allegator ou même Allegater.
Spix, dans son travail sur les Reptiles nouveaux du Brésil,
a proposé de partager les Caïmans en deux tribus d'apies
le plus ou moins de largeur que présentent les mâchoires
et de conserver alors le nom de Caïman aux espèces
a museau large, en donnant celu, de Jacare-Tin^a à celles
a museau étroit. On sent que de pareilles diiféÎ-ences ont
trop peu de valeur pour qu'on se croie autorisé à accepter
iài " naturelle médicale des Indes.
(2) C,;viER. Ossemeus fossiles, tome v, part., note page 3o.
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