> ^
/ S LEZAKDS CROCODILIEltS
torzième, encore de six; les quatre dernières, de quatre; ce»
plaques sont carrées, leurs carènes égales, médiocrement élevées
et assez écartées les unes des autres.
La queue est entourée de trente-huit anneaux écailleux. La
crête qui la surmonte cesse d etre double au vingtième, celle-ci
est en général fort basse dans la première moitié de sa longueur.
Les carènes médianes du dessus de la queue disparaissent après le
cinquième ou le sixième anneau.
La peau des flancs est recouverte d'écaillés ovales, plates ,
égales, formant de neuf à dix séries longitudinales.
Les tégumens squammeux des membres ne sont point carénés
, ceux des bras ressemblent à des rhombes et ceux des cuisses
à des carrés. On en voit d'ovales ou d'arrondis et bombés sur les
fesses.
COLORATION. Le Caïman à museau de brochet, au moins les
individus que nous avons été à même d'observer, soit à l'état de
vie, soit empaillés ou conservés dans l'alkool, nous ont paru
d'un noir plus ou moins foncé, ayant des bandes jaunâtres en
travers du dos ; bandes qui, du reste, ont l'air de s'effacer avec
l'âge; car, très apparentes chez les jeunes sujets, il faut savoir
qu'elles existent pour pouvoir les retrouver chez les individus
d'une certaine taille. Le dessous du corps offre une couleur de
paille sale.
DIMENSIONS. Si l'on en croit Bartram , le Caïman à museau de
brochet attteint jusqu'à vingt-deux et vingt-trois pieds de long. La
taille du plus grand individu que nous ayons encore vu ne s'élève
pas au-dessus d'un mètre soixante-quatre centimètres. Voici
d'ailleurs les mesures de ses principales parties. LONGUEUR TOTALE.
i' 64". Téte. Long. 27"; haut. 8' ; larg. antér. 8" ; poster. 11". Cou.
Long. 10". Corps. Long. 44 "; haut. i5"; larg. 17". Memhr. antér.
Long. og". Memhr. poster, long. 3i". Queue. Long. 83".
La collection renferme encore une douzaine de très jeunes
iujets et deux exemplaires ayant, l'un soixante et l'autre cent
foixante-deux centimètres de longueur.
PxTKiE ET MOEURS. Cette espèce appartient en propre à l'Amérique
septentrionale , qu'elle semble habiter dans toute son étendue.
Il paraît qu'elle remonte le Mississipi jusqu'à la rivière
Rouge. M. Dumbar et le docteur Hunter en ont rencontré un
individu par les 32» et demi de latitude nord, quoiqu'on fût an
moi* de décembre et que la saison fui assez rigoureuse. Noui
o u SAURIENS ASPIDIOTES. G. CA'I'MAN. 79
l'avons reçue de la Louisiane, par les soins de M. Teinturier.
M. Bosc et M. l'Herminier l'ont rapportée de la Caroline. M. Milbert
nous l'a envoyée de Savannah, et M. Barabino de la Nouvelle-
Orléans. Elle vit dans les fleuves , les lacs et les marais. Bartram
rapporte qu'elle se réunit en grandes troupes dans les endroits
abondans en poissons. 11 en a vu dans mi ruisseau d'eau chaude
et vitriolique. Suivant le même voyageur, la femelle dépose ses
oeufs par couches, qu'elle sépare les unes des autres par des lits
de terre gâchée. Elle les surveille avec soin , et garde même ses
petits pendant les premiers mois qui suivent leur naissance.
Lacoudrenière assure que ce Caïman ne mange jamais dans l'eau.
Il noie sa proie et la retire ensuite pour la dévorer. Sa voix a
quelque ressemblance avec celle d'un taureau. Il évite l'eau saumâtre,
dans la crainte d'y rencontrer des Requins et de grandes
Tortues. 11 dort toujours la gueule fermée. En Louisiane, dit
encore M. Lacoudrenière , ces Caïmans, à l'approche de l'hiver,
s'enfoncent dans la boue des marais , où ils s'engourdissent sans
être gelés. Lorsqu'il fait très froid , on peut les couper par morceaux
sans les tirer de leur léthargie.
Observations. Cette espèce, que Cuvier a le premier bien décrite
d'après u n individu que Michaux avait rapporté du Mississipi
, se trouvait déjà représentée, mais incorrectement, dans
l'ouvrage de Catesby, sur la Caroline.
On doit croire que c'est du Caïman à museau de brochet que
parle Bartram, dans la relation de son voyage. Il n'est pas douteux
non plus que c'est sur lui que Lacoudrenière a fait les observations
qu'il a consignées dans le tome XX du Journal de Physique;
car nous ne sachions pas qu'il existe d'autre Caïman que celui-ci
dansl'Amérique du Nord. Daudin l'a décrit sous le nom de Mississipiensis,
et plus tard le docteur Leach l'a donné comme nouveau,
dans son Zoological Miscellany, en le dédiant à Cuvier. ~
. LE CAIMAN A LUNETTES. Alligator Sclerops. Cuvier.
CARACTÈRES. Tête allongée ; museauaplati, médiocrement élargi;
une arête osseuse en travers du front ; une autre placée en long
devant chaque oeil. Dessus des paupières supérieures finement
strié. Sur la nuque, quatre rangées de petites écailles ovales,
élevées et très comprimées. Deux sillons tout le long du dos ,
carènes de celui-ci au nombre de six pour chacune des trois derî
' ' ! il
I
• 't
! f
I
J l