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290 LEZARDS GEGKOTIENS
1er GENRE. PLATYDACTYLE. PLATYDACTYLUS.
Cuvier.
[Platjdactjlus &iThecadactjlusdeCuvier etdeGray.)
%
C a r a c t è r e s , Doigts élargis plus ou moins sur toute
leur longueur, et garnis en dessous de lamelles transversales
, imbriquées, entières ou divisées par un
sillon médian longitudinal.
Cette phrase caractéristique indique d'avance, pour ainsi
dire, que nous avons réuni en un seul, les deux genres que
Cuvier avait distingués comme Platydactyle et Thécadactyie
ou toutes les espèces de Geckotiens dont les doigts,
transversalement dilatés sur toute ou presque toute leur
longueur, sont garnis en dessous de lamelles entières ou
quelquefois séparées en deux lignes longitudinales par un
sillon. C'est qu'effectivement ces deux genres ne peuvent
plus rester séparés. On connaît aujourd'hui des espèces
intermédiaires qui viennent, jusqu'à un certain point, détruire
les caractères qui avaient été adoptés pour les faire
distinguer. La seule différence que Cuvier avait indiquée
comme propre à les caractériser, consistait en ce que
dans les Thécadactyles on voit sous l'extrémité des doigts
une scissure au fond de laquelle rentre l'ongle, qui ne
peut d'ailleurs opérer sa sortie que sous la partie inférieure
et non au-dessus da disque. Mais il est des Platydactyles
dont la gaine qui renferme l'ongle, présente également son
ouverture sous l'extrémité du doigt, sans que pour cela
celui-ci soit creusé d'un sillon : c'est ce qu'on peut observer,
par exemple, dans le Platydactyle des Seychelles. Il en est
certains autres qui, avec un sillon , ont l'ouverture de la
gaine de l'ongle située au-dessus on à l'extrémité du disque,
ainsi qu'on l'observe dans le Platydactyle demi-deuil. Or
Otí SAURIEIÍS ASCALABOTES. G, PLATVDACTYLE. SQ l
faut-il, d'après cela, se d é c i d e r à former deux genres distincts
de ces deux espèces qui, rigoureusement, nappaitiennent
ni aux Platydactyles, ni aux Thécadactyles de
Cuvier? Nous ne le pensons pas. Mais, suivant nous, on
doit les considérer comme le lien qui unit ces deux groupes
etquiexigede n'en former q u ' u n seul.Nous y avons doncete
forcés, et nous n'avons pas adopté les divisions que divers
Erpétologistes ont établies parmi les espèces auxquelles Cuvier
donne le nom de Platydactyle. Nous croyons devoir
franchement en faire l'aveu, car cette distinction ne paraît pas
assez naturelle. Si l'on étudie avec soin nos Geckot.ens platydactyles
, il devient évident que les caractères sur lesquels
reposent les subdivisions dernièrement introduites, sont loin
de mériter l'importance qu'on y attache. On voit que ces
caractères, tirés de la présence ou de l'absence des ongles ,
du développement ou du non développement d'une membrane,
soit entre les doigts, soit sur les parties laterales
du corps et de la queue, se reproduisent dans des especes
très différentes d'ailleurs, ou qu'ils ne se retrouvent pas
chez celles qui se ressemblent beaucoup par d'autres points
de leur organisation. Ainsi, par exemple, le Platydactyle
des Seychelles, dont tous les doigts sont garnis d'ongles, a
du reste beaucoup plus de rapports avec le Platydactyle Cepédien,
qui n'en offre pas un seul, qu'avec celui qui porte
le nom de Leach , et dont les cinq doigts sont tous ongmculés.
Cette dernière espèce, dont tous les doigts sont palmés,
et dont les flancs sont garnis de membranes analogues
à celles du Plactydactyle homalocéphale, en diffère davantage,
sous plusieurs rapports, que du Platydactyle de
DÙvaucel, qui a les doigts et les côtés du corps dépourvus
d'appendices membraneux.
Nous aurons cependant égard à ces différences : elles
nous serviront même à former un assez grand nombre de
petits groupes; mais, nous le déclarons d'avance , nous les
considérerons moins comme établis d'après les rapports naturels
des espèces entre elles, que comme un moyen arti-
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