' ^^ LÉZ.UIDS CAMÉLtOMENS
(18,17} , cjLie les Caméléons devaient former une famille
a part, qu'il était même impossible d'intercaler dans
la série des Reptiles du même ordre. Merrem (1820) ,
tout en /aisant une cinquième et dernière tribu des
Caméléons sous le nom de Prendentia, les rangea,
d'une manière bien singulière, parmi les Pholidotes
écailleux, très loin des Lézards et après les Serpens.
La plupart des auteurs ont aujourd'hui adopté cette séparation
, Fitzingeret Gray les nomment les Caméléonides.
Haworth, Scansovia; Ritgen les Podosaures
anahènes. Wagler en a fait une sous-tribu des Tliécoglosses,
sous le nom à!Acrodontes, à cause de la
manière dont leurs dents sont placées sur le bord des
mâchoires.
Tous les auteurs anciens, Aristote en particulier,
ont écrit le nom grec de , dont l'étymologie
ne pouvait être que petit lion. Les Latins l'ont en
eilét ainsi reproduit Cliamoeleon ; mais plusieurs étymologistes
n'étant pas satisfaits sans doute des explications
données en particulier par Gesner, Panaroli, qui
avaient bien voulu lui trouver quelque analogie avec le
Lion et le Lézard , soit à cause des crêtes qui augmentent
le volume de sa tête , comme une crinière ; soit
par la manière dont ce Reptile pouvait, disaient-ils, se
battre les flancs avec la queue , ont adopté l'explication
étymologique bien hasardée, selon nous , par Isidore
de Séville , qui a v u dans ce nom l'assemblage des deux
substantifs Kay/zilog et Isuv ^ Chame au-Lion, en raison
de la courbure du dos, de la longueur des pattes et
de la forme conique de la queue. La façon dont nous
écrivons en français le mot Caméléon, semblerait plus
d'accord avec cette dérivation , que nous n'osons cependant
pas adopter, puisque les Grecs l'ont écrit
0Ü SAUfilENá CHIXOPODES. jQr,
d'une toute autre manière, comme nous venons de
l'indiquer.
Quoi qu'il en soit de cette étymologie , les naturahstes
ont tous décrit, sous ce même nom de Camél^
éon, les espèces de Lézards qu'ils ont successivement
decouvertesetreconnuespourapparteniràcettefamille,
ou plutôt à ce genre, si différent de tous les autres
parles caractères naturels, que nous allons rapprocher
ICI, et retracer rapidement pour en faire ressortir ensuite
toutes les particularités.
Les Caméléoniens n ont pas d'écaillés ; leur peau est
rugueuse , tuberculeuse , finement chagrinée par des
grains saillans , inégaux, mais symétriquement distribués
par petits tas ; leur corps est comprimé de droite
a gauche , de manière à produire une crête saillante
du côté du dos et quelquefois du ventre ; leurs quatre
jDattes sont grêles, élevées, et, proportionnément
a celles de tout autre Reptile, beaucoup plus longues •
elles ont cinq doigts , mais divisés en deux faisceaux,
reunis jusqu'aux ongles par la peau, deux d'un côté
et trois de l'autre, disposés cependant en sens inverse
pour les antérieures etles postérieures. Leur tête, très
grosse, semble reposer sur les épaules, tant le cou est
court et développé, confondu avec le tronc; le plus
souvent elle est garnie de crêtes; les orbites sont très
grandes ; mais les yeux sont couverts d'une seule paupière,
qui ne laisse qu'un petit trou dilatable au devant
de la pupille, chacun de ces yeux se meut isolément
et indépendamment de celui du côté opposé. Il n'y a
point de méat auditif externe ou d'oreille apparente •
le crâne se prolonge le plus ordinairement sur le coula
bouche est grande, fendue au-delà des yeux • ]e¡
dents sont tranchantes, à trois lobes, formant une
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