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2 6 2 LÉZARDS GECKOIIENS
en haut et le dos en bas, absolument de Ja même ma
ni ère et par les mêmes procédés que certaines mouches
dont les tarses sont dilatés, spongieux ou lamelles
et bilobés, ou comme les rainettes ^ dont les
dernières phalanges sont élargies et épatées dans le
même bût. Déjà, comme nous l'iivonsdit, Aristote
fait mention dé cette particularité, qui permet aux
Ascalabotes de courir dans toutes les positions, même
de descendre obliquement la tête en bas, et surtout de
changer de lieu avec une si grande prestesse, que l'oeil
a la plus grande peine à suivre leurs mouvemens.
Comme leur immobilité absolue succède rapidement
à ce déplacement brusque ; en outre, comme le plus
ordinairement les teintes de leurs tégùmens semblent
empruûter les couleurs des cotps sur lesquels ils sont
appelés à vivre , et auxquels ils ont la faculté d'adhérer
eii s'aplatissant, s'y agriiFant et s'y collant, pour
ainsi dire, ils disparaissent et se soustraient ainsi
tout-à-fait à la vue.
2° Des organes de la sensibilité.
Nous allons exposer les particularités que ces anim
a u x présentent dans leurs organes sensitifs.
La plupart, comme nous l'aVons dit, ont la peau peu
écailleuse ; il en est même quelques-uns , tels que les
Uroplates chez lesquels les tégumens à grains très fins
s e m b l e n t presque nus,comme chez les Salamandres et les
Tritons, avec lesquels on les a quelquefois confondus^,
au point de les décrire sous ces noms génériques. Cependant,
en général, ils ont la peau mince, peu adhérente
aux muscles, dont on la détache fticilement. Chez
le plus grand nombre, ou distingue au milieu du dos,
o u SAURIENS ASCALABOTES. 26 3
etquelquefoissur les flancs, des tubercules granuleux,
arrondis sur leurs bords, avec d'autres qui sontsaillans
au centre , et même comme taillés à facettes. Quand la
peau est détachée du corps^et qu'on l'examine à contrejour,
on voit qu'elle est régulièrement garnie de petits
écussons minces, arrondis , enchâssés dans l'épaisseur
du derme , et dont la forme et la distribution varient
suivant les espèces, dans les régions du ventre, du
cou, des cuisses, de la tête et de la queue.
Généralement, la peau des Geckotiens est grise ou
jaunâtre ; mais il est des espèces chez lesquelles des couleurs
assez vives se dessinent sur certaines parties du
corps, on dit même qu'on y distingue des teintes de
bleu, de rouge et de jaune, que l'animal fait paraître
et disparaître, à peu près comme chez les Caméléoniens.
Wagler dit aussi que quelques voyageurs lui ont assuré
que certains Geckos de l'Inde deviennent lumineux
ou phosphorescens pendant la nuit. Il est des espèces
dont les tégumens se prolongent sur les parties latérales
du corps et de la queue , en membranes frangées
ou festonnées régulièrement.
On sait que les Geckotiens changent d'épiderme à
certaines époques de l'année, et que leurs couleurs
deviennent, après cette mue, d'une teinte beaucoup
plus vive. Nous avons eu occasion d'observer ce fait
sur des individus vivans, et saisis en état de liberté au
milieu de l'été , à Cordoue en Espagne.
Dans un assez grand nombre de Geckotiens on voit,
le long des cuisses et en dessous, une série de pores
distribués à distance à peu près égale sur une même
ligne ; ces pores sont pratiqués, soit sur le bord, soit au
centre, d'écaillés plus dilatées que celles qui les avoisinent.
Souvent leur orifice est teint d'une couleur
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