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1 5 o LÉZARDS CROCODILIENS
l'avons dit, donnée d'abord par M. Conybeare. Ce
qui frappa de suite dans la structure de ce Reptile, ce
fut la longueur très démesurée de la région du cou.
Cette particularité , comme le fait remarquer Cuvier,
nous représente cet habitant de l'ancien monde comme
l'être le plus hétéroclite et celui qui paraît le mieux
mériter le nom de monstre ; car avec une tête de Lézard
, un cou semblable au corps d'un Serpent, il
avait des pattes de Cétacés.
Ses restes fossiles ont été découverts d'abord en
Angleterre. En 1824, on en rencontra un squelette
presque complet à Lyme-Regis. Cuvier en a reconnu
depuis divers fragmens ou pièces osseuses bien caractérisés
dans les mêmes terrains de Honileur et de Caen,
qui renferment des débris de Crocodiles , animaux
dont ceux-ci se rapprochent par le mode d'articulation
des vertèbres , tandis que les pattes en palettes sont
analogues à celles des Ichthyosaures.
D'après les pièces que nous avons vues et les dessins
de l'ensemble, cet animal, dont le caractère principal
tiré des pattes en palettes à doigts réunis entre eux
comme ceux des Cétacés, était d'avoir les dents reçues
dans des alvéoles distinctes , et. de présenter en
outre les particularités suivantes , au moins dans l'une
des espèces. La téte , comparativement à celle des Crocodiles
fossiles et des Ichthyosaures , était petite , puisqu'elle
n'avait guère que la cinquième partie de la
longueur du cou, ou la treizième portion de l'étendue
générale. On comptait au cou trente-cinq vertèbres,
ce qui devait donner à cette partie quelque ressemblance
avec le corps des Serpens , ou avec la région cervicale
de quelques oiseaux palmipèdes, et échassiers,
tels que les cygnes , les flammants , les grues , etc. Le
o u SAURIENS ASPIDIOTES FOSSILES. I f) I
nombre des vertèbres du dos est resté incertain. On
s'est cependant convaincu qu'il y en avait plus de
vingt, dont quelques-unes seulement portaient des
côtes, les unes libres, et cinq au moins formai t , par
leur réunion avec des traverses osseuses, une sorte de
thorax complet, sans pièce sternale intermédiaire ,
comme dans les Caméléons et quelques autres genres
de Lézards. On n'a compté cjue deux vertèbres au
bassin et vingt-trois à la queue , ce qui ferait en tout
quatre-vingt-dix os de l'échiné. Les quatre pattes ou
nageoires étaient supportées par des os en ceinture.
Celles de devant montrept ep avant deux os coracoïdiens,
étalés en éventail, et réunis entre eux sur la
ligne moyenne pour former une sorte de sternum ;
les omoplates, plus allongées relativement à leur largeur,
étaient étroites et unies à une pièce transversale
, impaire, échancrée en avant et solidement articulée
aux coracoïdiens. Le bassin est mieux connu;
il a quelques rapports avec celui des Tortues Chersites,
en ce que les ischions et les pubis sont unis
entre eux par symphyse, en laissant un trou entre eux,
comme chez les mammifères ; l'os ilion était étroit,
peu volumineux et uni aux deux vertèbres sacrées.
Quant à la composition des membres et à leurs formes,
elles ont les plus grands rapports avec ces mêmes parties
chez les Ichthyosaures.
Ce sont surtout les dents qui sont remarquables
par leur implantation par gomphose ou dans de véritables
alvéoles, et non dans un sillon; elles sont
grêles, courbées, pointues, cannelées, inégales; celles
de la partie antérieure étant plus grosses et plus longues
que les autres. D'après l'inspection de l'une de
ces mâchoires, Cuvier a pensé qu'elle pouvait prof
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