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100 LEZARDS C AMELEONIENS
seule ligne ou série sur les sommets aii^us et minces de
l'une et l'autre mâchoire. La laniO^u e est tout-à-fait singulière
; dans l'état de repos , lorsqu'elle est contenue
dans la bouclie, elle forme un tubercule charnu , épais
et visc[ueux ; mais l'animal, pour saisir les insectes
qui font sa principale nourriture, peut la lancer rapidement
à une distance au moins égale à celle de la
longueur de son tronc. On voit alors que les neuf
dixièmes de son étendue sont formés par un tube
charnu, creux et contractile, à l'aide duquel cette
langue peut rentrer promptement au dedans avec la
proie qui a été collée à son extrémité libre, creusée en
entonnoir. La queue conique est préhensile, susceptible
de s'entortiller autour des corps , et de servir ainsi
à la station , à la progression et surtout à l'action de
grimper.
Toutes ces particularités sont liées à beaucoup
d'autres circonstances observées dans l'organisation et
dans les moeurs des Caméléoniens , sur lesquelles nous
nous proposons de donner les détails qu'exige leur
histoire ; mais nous allons indiquer auparavant les
légères ressemblances que l'étude de ces caractères
naturels semblent établir avec quelques genres rangés
dans plusieurs autres familles de Sauriens.
L'absence des écailles, comme nous l'avons vu (i),
pourrait établir une sorte d'analogie avec les Geckotiens,
mais par contraste ceux-ci ont, pour la plupart,
la tête et le corps comprimés , les doigts élargis, très
distincts ; les yeux grands, à paupières fort courtes,
la langue peu extensible et plate.
(i) Fojez tome 2 du présent ouvrage, tableau synoptique,
p. 597.
ou SAUWENS ClIÉLOPOOES. i 5q
Il existe à la vérité sur la peau des Varaniens des
tubercules enchâssés , granulés, chagrinés ; mais leur
surface est cornée ou plus écailleuse , et quoique leur
langue soit aussi fort protractile , son extrémité libre
est fendue ou fourchue ; de plus ces Sauriens ont un
intervalle notable entre la tête et les épaules, et surtout
leurs doigts sont tout-à-fait différens, puisqu'ils sont
libres, très allongés et fort inégaux pour la longueur.
Le corps comprimé se retrouve, il est vrai, chez
plusieurs Iguaniens, ainsi que le dos courbé et relevé
en crête tranchante, c'est au moins ce qu'on observe
dans quelques Trapèles, Lophyres, Galéotes ; mais
toutes ces espèces ont des écailles sur la peau, les
doigts libres et la langue courte , couverte de papilles
fongueuses. Il faut cependant reconnaître que la tête
est garnie de crêtes sur les sourcils , et vers la nuque
dans les Ophryesses, les Lyriocéphales, les Lophyres,
les Basilics dont quelques-uns ont même aussi une
sorte de casque et le tympan caché ; que les côtes
entourent l'abdomen V que les poumons sont très
développés , à lobes subdivisés dans les Polychres et
les Anolis.Enfin on a dit que la queue était préhensile
dans une espèce peut-être mal observée par d'Azzara,
et que Merrem a placée dans son genre Pneustes.
Il reste constant que la forme des pattes des Caméléoniens,
et leurs divisions en doigts, oiFrent un caractère
unique dans l'ordre entier des Sauriens; il en
est de même de la structure des yeux , de la langue,
peut-être de la disposition de la queue, de la forme et
de l'implantation de leurs dents.
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