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les bords sont dentelés. Ce petit appendice est positivement situé
sous la symphise du maxillaire inférieur. Les grains squammeux
des autres parties du corps sont égaux et très serrés. Il ne s'y
mêle aucune espèce de tubercules. Ceux de la gorge et du ventre
sont un peu arrondis et légèrement convexes. Ceux du dessous
de la queue sont quadrangulaires et un peu bombés. Il y en a de
rhomboïdaux sur les membres, de triangulaires et de carrés sur
les côtés du corps et de cette dernière figure, seulement, surla
région inférieure de la queue. Mais tous ceux-ci sont parfaitement
aplatis. Le dessous des doigts en offre qui sont polygones
et disposés en pavé , mais non par rangées transversales comme
chez les deux espèces précédentes.
Colorati ON. 11 existe dans notre collection trois individus du
Caméléon tigre dont les parties du corps sont presque toutes
semées de petites taches noires , sur un fond brun plus ou moins
fauve. Chez l'un d'eux, cette dernière couleur forme même un
cercle autour de quelques-unes de ses nombreuses taches noires.
Tous trois ont le dessous du cou , la gorge et les lèvres jaunâtres.
Ce système de coloration , comme on le pense bien, n'est pas
celui que présente constamment l'espèce ; c'est le résultat d'un
de ces changemens de couleurs que tous les Caméléons ont la
faculté de faire éprouver à la peau qui les enveloppe. Ce qui le
prouve , ce sont deux autres exemplaires appartenant également
à notre Musée , lesquels offrent, l'un une couleur violacée uniforme
; l autre une teinte jaune mêlée de grisâtre sur les régions
inférieures.
Dimensions. Nos trois petits échantillons ont de treize à quinze
centimètres de long. Les deux plus grands en ont, l'un vingt-et-um
et l'autre vingt-trois. C'est d'après ce dernier que nous donnons
ici les mesures des principales parties du corps.
Longceiîr totale. 20". Tête. Long. 3" 5"' ; haut. 2" 2"'; larg.
i " 5 " ' . Cou. Long. 9". Memo. ant. Long. 5". Memh. post. Long.
4" 6"'. Queue. Long. 12"'.
Patme. Quatre des cinq individus d'après lesquels vient d'être
faite la description qui précède, proviennent des îles Seychelles.
Deux en ont été rapportés par Peron et Lesueur, et les deux autres
sépai-ément par MM. Dussumier et Eydoux. Quant au cinquième,
son origine ne nous est pas connue.
Observations. C'est à Kuhl qu'on doit la première description
qui ait été publiée de cette espèce qu'il avait observée dans notre
o u SAURIENS CHjiliUPODES. G. CAMÉLÉON. 3. -j, l 5
Musée , et dont il fit un double emploi sous le nom de Chamoeleo
Sejrdiellensis. L'individu type de son Chamoeleo iigris portait déjà
ce nom écrit de la main même de Cuvier sur le bocal qui le
renfermait. C'est un des trois qui existaient seuls alors dans la
collection , celui dont nous ne connaissons pas l'origine, et qui,
semblable à ceux que nous avons reçus depuis, a le corps parsemé
de taches noires.
Celui que Kuhl a nommé Chamoeleo Seychellensis a été établi
sur les deux individus de Péron et Lesueur, dont la taille est un
peu plus grande et la couleur uniforme, différences qui ne sont
purement qu'individuelles, et non spécifiques ainsi que l'a pensé
Kuhl, soutenu peut-être dans cette opinion par celle de Péron ,
d'après les catalogues duquel ces deux exemplaires se trouvaient
étiquetés : Chamoeleo Sej'chellensis.
Il faut que M. Cuvier n'ait pas lu attentivement la description
de ce prétendu Caméléon des Seychelles de Kuhl , description qu'il
est facile de reconnaître pour être faite d'après les deux individus
rapportés par Péron et Lesueur ; ou bien que lui-même les ait
crus différens de l'individu nommé par lui Caméléon tigre, pour
qu'il ait pu dire, dans une note de la seconde édition de son
Règne animal, que le Caméléon que Kuhl appelait Sej-chellensis
était probablement une femelle du Chamoeleo pumilus.
Mais notre seconde supposition ne peut être admise que très
difficilement, car les deux Caméléons des Seychelles, de Péron et
Lesueur, que M. Cuvier avait certainement bien examinés, n'ont
p u être regardés par lui comme appartenant au Caméléon nain,
dont ils diffèrent à tant d'égards; et, d'un autre côté, s'il les
considérait comme distincts du Caméléon tigre, pourquoi ne les
aiu-ait-il pas cités comme tels dans cette seconde édition du Règne
animal, où il a brièvement décrit toutes les espèces que renfermait
notre Musée lorsqu'il la publia ?
Quoi qu'il en soit, ce Chamoeleo Sej-chellensis de Kuhl, adopté
par M. Gray dans le mémoire qu'il a publié sur le genre Chamoeleo
, dans le Philosophical Magazine, est une espèce à rayer des
catalogues erpétologiques. 11 n'existe encore d'autre figure du
Caméléon tigre que celle représentée par ce dernier auteur dans
ses Spieilegia zoologiça.