2 6 LÉZARDS CROCODILÏENS
L'oesophage est sillonné de plis longitudinaux : il
représente une sorte de jabot dont les parois ou les tuniques
sont lisses , épaisses, et assez semblables à celles
de l'estomac ou du ventricule membraneux, de forme
globuleuse, arrondie^ dans lequel il aboutit sans
qu'on puisse y observer un véritable étranglement ou
orifice cardiaque. Mais il y a sur le côté droit un resserrement
notable au débouché pylorique qui forme
une espèce de valvule circulaire plus épaisse et très
contractile. Un peu plus loin, dans la première portion
du tube intestinal, existe une autre dilatation et
une seconde valvule , de sorte qu'il y a , au moins dans
le Caïman et dans le Crocodile de Siam, deux estomacs
, dont le premier est le triple ou quadruple en
étendue ; c'est dans cette seconde partie que viennent
aboutir les canaux ou conduits de la bile fournis par le
foie, et le pancréatique.
Le foie est composé de deux lobes ; il est situé sous
une sorte de diaphragme membraneux entre l'estomac
et l'oesophage ; la vésicule du fiel est à droite, cachée
dans l'épaisseur de son bord inférieur. La rate est d'un
rouge foncé, quoique située à gauche sous l'estomac ,
elle se rapproche un peu de la ligne moyenne. Elle est
tantôt plate , longue et arrondie, tantôt en forme de
poire ou à trois angles, dont celui qui correspond au
foie est un peu plus aigu que les autres. On voit que
cette disposition n'est pas la même dans toutes les espèces.
Il y a un pancréas volumineux, du moins les
missionnaires ont décrit une masse graisseuse comme
un véritable pancréas à deux lobes.
Le reste du canal intestinal est eénéralement court,
il est retenu pour former une masse continue, à l'aide
du repli mésentérique du péritoine. On y distingue
o u SAURIENS ASPimOTES . 2 7
une portion beaucoup plus grêle et plus longue; il n'y
a pas de coecum ni d'appendices coecaux. Cependant
au point de jonction il existe une sorte de valvule à
d e u x lèvres, ou replis intérieurs. Le gros intestin aboutit
au cloaque qui reçoit en même temps les matières
sécrétées par les reins, car les urétères y aboutissent,
ainsi que les organes génitaux mâles et femelles. On
y voit aussi les orifices des canaux péritonéaux , déjà
reconnus par le père Plumier, mais mieux décrits
par MM. Isidore Geoiiroy et Martin Saint-Ange ).
L'orifice extérieur du cloaque , ou de l'intestin , présente
une fente longitudinale, particularité remarquable
, en ce que les autres Sauriens l'oiFrent en travers.
Une particularité notable, mais qui paraît assez
constante chez les Crocodiles, puisque tous les auteurs
qui en ont fait l'anatomie en ont fait mention, c'est
qu'on trouve dans leur estomac des cailloux de différentes
grosseurs , qui semblent devoir servir à la trituration
des alimens , comme les petites pierres qui se
rencontrent dans le gésier ou l'estomac musculeux des
oiseaux.
Nous devons parler ici des organes de la circulation
et de la respiration ; car, de même que ces deux fonctions
sont le plus souvent dans une dépendance réciproque
d'action , ils se trouvent ici encore réunis dans
( i ) Anna l e s des S c i enc e s n a t u r e l l e s , t ome x i i i , p l . v i , f i g . 4
S C H N E I D E R , Hlstorioe awplMorum, fase, N , p. l o a . I l y a dans le
r e c t um une pe t i t e éminenc e p o int ue et u n e p e t i t e c a r onc u l e à chaq
u e côte de cet te éminenc e Ch a q u e c a r oncul e a u n e o u v e r t u r e q u i
se f e rme pa r une mani è r e de v a l v u l e a n n u l a i r e et pl i s s é e , et c e t t e
ouv e r tur e condui t dans la c apa c i t é q u i e s t ent r e le p é r i t o ine et l e s
int e s t ins .
til-;