10 LEZAUDS CROCODILIEUvS
Corps déprimé, allongé, protégé sur le dos par des
écussons solides et carénés.
Queue plus longue que le tronc, comprimée latéralement,
annelée et garnie de crêtes en dessus.
Quatre pattes courtes y dont les postérieures ont les
doigts réunis par une membrane natatoire : trois
ongles seulement à chaque patte.
Tête déprimée.^ allongée en un museau au-devant
duquel se voient des narines rapprochées sur un tubercule
charnu., garni de soupapes mobiles i bouche
fendue au-delà du crâne.
Langue charnue , adhérente , entière, non protractile.
Dents coniques., simples, creuses à la base ou vers
la racine, inégales en longueur, mais sur un seul rang.
Organe génital mâle, simple, sortantpar un cloaque
fendu en longueur.
Nous ne nous étendrons pas davantage sur ces caractères
différentiels , dont les détails devront se reproduire
par la suite, quand nous aurons occasion
de faire connaître les autres familles, puisque nous
allons d'ailleurs exposer l'organisation des Crocodiliens,
pour indiquer en quoi leur structure diffère de
celle des autres Sauriens.
Il serait en effet impossible , en consultant ces notes
caractéristiques, de confondre cette famille avec aucune
de celles des sept autres qui sont réunies dans
le même ordre. En ne considérant donc que quelques
points de leur conformation ou de leur structure interne,
comme nous l'avons fait dans les deux tableaux
synoptiques insérés aux pages 596 et Sgy du volume
précédent, on reconnaît, à l'aide de l'analyse: i^que
ou SAUHIENS ASVIDIOTES. 11
les Lézards , les Scinques et les Chalcides ont le
dessus du crâne garni de plaques cornées, disposées
par compartimens , ou de lames entuilées comme les
écailles des poissons ; a» que, contrairement à ce
qu'on observe dans les Caméléons et les Geckos la
peavi n'est pas lisse, ni irrégulièrement granulée ou
chagrinée ; 3° enfin que les Varans, les Iguanes n'ont
pas, comme les Crocodiles , les doigts des pattes postérieures
réunis à leur base par des membranes , ni
le dos protégé par des écussons osseux. Il devient
donc aussi impossible de ne pas considérer les Aspidiotes
comme formant une famille tout-à-fait distincte
dans l'ordre des Sauriens.
Par un autre mode d'investigation fondé sur l'examen
de la forme et de la disposition de la langue ,
qui chez les Crocodiles est entière, fixée de toutes
parts au plancher que lui présentent les branches de
la mâchoire inférieure , de manière à ne pouvoir se
déplacer pour sortir de la bouche, on voit de suite
comment ces Reptiles diffèrent d'abord des Caméléoniens
et des Varaniens, chez lesquels cet organe
est très-allongé, extensible, rentrant dans un fourreau
; puis ensuite des espèces comprises dans les
quatre autres familles, dont la langue est dégagée,
exertile, et le plus souvent fendue, ou du moins
échancrée à son extrémité libre.
Il demeure donc définitivement bien établi que la
famille des Aspidiotes ou des Crocodiliens comprend
des animaux entièrement différens de tous ceux'qu'on
a rangés dans les sept autres groupes du même ordre
des Sauriens. Nous pouvons maintenant procéder à
l'étude de la structure intérieure et des fonctions de
cette famille de Reptiles.