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1 3 4 LPZARUS CAMÉLÉONIENS
diliens, car nous avons vu que ceux - ci doivent être
placés immédiatement après l'ordre des Cliéloniens.
Cet arrangement fera que, par la suite , nous n'aurons
plus à interrompre une sorte de liaison plus naturelle
qui paraît exister entre les autres familles, dont les
individus, par une sorte de transition, semblent se
confondre insensiblement dans les formes et l'orcanisation
de quelques espèces intermédiaires.
Nous rappellerons d'abord les caractères essentiels
qui ont servi à tous les auteurs pour faire ranger
la famille des Caméléoniens parmi les Lézards : ils
n'ont pas de carapace comme les Cliéloniens , ou les
côtes et les vertèbres du dos soudées entre elles ; ils ont
constamment quatre pattes , qui n'existent pas chez
les Opliidiens ; enfin leurs doigts sont munis d'ongles
acérés, que les Batraciens n'offrent jamais. Ce sont
donc des Sauriens.
Voici maintenant les particularités les plus notables
qui les font différer des sept autres familles du même
ordre : ce sont leurs caractères essentiels.
1° La langue cylindrique ^ vermiforme, très allongeable,
terminée par un tubercule mousse, charnu et
visqueux.
2° Les doigts réunis entre eux jusqu'aux ongles,
en deux paquets inégaux à chaque patte, trois d'un
côté et deux de l'autre.
3" Le corps comprimé, a peau chagrinée, la queue
conique et prenante.
Les Caméléoniens constituent une famille tout-àfait
distincte; car, ainsi que nous l'avons déjà vu
(tom. I l , pag. 696 et 697 ), ils diffèrent en effet :
De la famille des CROCODIXIENS , dont la langue est
adhérente de toutes parts et ne peut sortir de la bou-
OU SAUMENS CHÉLOPODES. L5 5
che, dont la peau est couverte d'écaillés et d'écussons ,
et dont les doigts des pattes postérieures sont unis
par une membrane.
Des GECKOTIENS , dont le corps est déprimé ; la
langue plate et courte ; les doigts distincts , séparés ,
aplatis, élargis , dilatés en tout ou en partie.
Dans toutes les autres familles la peau est couverte
d'écaillés et non de tubercules chagrinés ; mais en
outre les Caméléoniens different :
Des VARANIENS , qui ont la langue fourchue, ou profondément
fendue en longueur à son extrémité libre ;
les doigts entièrement distincts et séparés ; enfin le
ventre et le dos arrondis , et non en crête tranchante.
Des IGUANIENS, qui ont aussi tous les doigts libres,
allongés ; la queue très longue et non prenante.
Des LACERTIENS , par les mêmes caractères que ceux
énoncés ci-dessus ; de plus par la disposition des plaques
polygones qui recouvrent le crâne et toute la
tête, ainsi que par ia forme carrée des écailles du
ventre.
Des CHALCIDIENS, qui ont la totalité du tronc revêtue
d'écaillés disposées par anneaux verticillés^ et qui
offrent souvent un pli latéral dans la longueur du
ventre.
Enfin des SCINCOÏDIENS , dont tout le corps est couvert
d'écaillés, placées en recouvrement les unes sur
les autres ^ comme celles des poissons , et dont la
queue est à peine distincte du reste du tronc vers son
origine.
Laurenti est le premier auteur (1768) qui ait séparé
les Caméléons des Lézards pour en former un genre
distinct; mais c'est Cuvier qui a véritablement indiqué,
dans la première édition du Règne animal